BCE: Front commun derrière Draghi et son engagement à agir
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\ 15h30
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HELSINKI (Reuters) - L'inflation de la zone euro reste intolérablement basse et la Banque centrale européenne (BCE) assouplira encore sa politique monétaire si nécessaire pour la redresser, ont déclaré des membres de l'institut d'émission lundi.
La BCE est prête à utiliser toute la flexibilité permise par son mandat si l'inflation ne converge pas vers son objectif, avait déclaré le 18 juin son président Mario Draghi, renforçant les anticipations de nouvelles mesures de soutien monétaire dans la zone euro dans les prochaines semaines.
Au vu de la situation de l'inflation et de la croissance, la BCE a renoncé à normaliser sa politique monétaire et les banquiers centraux se demandent à présent s'il vaut mieux abaisser les taux ou relancer le programme de rachat d'actifs fermé en décembre dernier.
Mais avec des taux qui sont déjà à des plus bas sans précédent et un bilan qui a gonflé à 4.700 milliards d'euros, les capacités de relance de la BCE sont limitées, de l'avis de certains observateurs.
S'exprimant lors d'une conférence à Helsinki, le chef économiste Philip Lane ainsi que les membres du Conseil des gouverneurs Klaas Knot, Pablo Hernandez de Cos et Olli Rehn ont tous mis en avant la volonté de la BCE d'agir.
"En particulier lorsque l'inflation dévie de l'objectif pendant une période prolongée, les banques centrales - BCE incluse - doivent adopter des stratégies de communication claires qui ne laissent subsister aucun doute sur leur engagement absolu d'atteindre l'objectif d'inflation sur le moyen terme", a expliqué Lane.
La croissance des deuxième et troisième trimestres pourrait fléchir par rapport aux trois premiers mois de l'année, a observé Knot, le gouverneur de la banque centrale des Pays-Bas.
"Il est incontestable que l'inflation reste trop basse", a dit ce "faucon" de la BCE, ajoutant que la BCE était résolue à agir dans le cas d'un scénario défavorable.
"L'efficacité de notre boîte à outils monétaire implique que l'on peut encore être accommodant", a observé par ailleurs Lane, écartant du revers de la main les critiques de ceux qui disent que cette boîte à outils est à présent bien vide.
La prochaine réunion de politique monétaire de la BCE est le 25 juillet. Certains pensent qu'elle annoncera de nouvelles mesures de stimulation, alors que d'autres ne voient rien venir avant la réunion du 12 septembre, qui donnera lieu également à la publication des dernières projections économiques.
Le problème d'une inflation atone n'est pas propre à la zone euro toutefois.
"La BCE - comme à peu près toutes les autres banques centrales - agit dans un nouvel environnement dont les tendances sur le long terme, comme le vieillissement de la population, des taux d'intérêt longs plus bas et les changements climatiques, sont devenus des paramètres clés de la politique monétaire", a dit Rehn, le gouverneur de la banque centrale de Finlande.
Au vu de ce contexte, Rehn continue de prôner un réexamen général de la politique monétaire de la BCE, le dernier ayant eu lieu il y a plus de 10 ans; depuis lors, la banque centrale a dû innover.
(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par)