Batteries lithium-ion : Verkor se penche sur l'avion électrique avec Aura Aero
Verkor et Aura Aero ont annoncé le 3 mars avoir conclu un partenariat pour développer et produire des batteries destinées à l'avion électrique. Au programme : un travail sur le procédé, ainsi qu’une recherche du bon compromis entre la densité d'énergie et la densité de puissance de la batterie.
Verkor envisage de construire une gigafactory « dans le sud de l'Europe » dès 2024 pour produire des batteries lithium-ion destinées principalement au marché du véhicule électrique. Mais la start-up grenobloise créée en juillet 2020 ne s'interdit pas d'équiper également des avions électriques. D'où l'annonce, le 3 mars, d'un partenariat avec Aura Aero, entreprise toulousaine qui souhaite faire passer ses petits avions de voltige à l’électrique. « C’est une nouvelle étape vers l’industrialisation de l’avion électrique », ont estimé les deux entreprises dans un communiqué.
« C'est aussi un bon débouché pour les batteries qui sortiront de notre futur centre d'innovation », ajoute Gilles Moreau, responsable de l'industrialisation (CIO) chez Verkor. La pose de la première pierre est prévue « dans la région » d'ici mi-2021, pour une ouverture en 2022. Un centre dont le format sera bien adapté aux premiers pas du marché de l'avion électrique, estime M. Moreau : « Il ne s'agira pas seulement d'une ligne pilote, mais plutôt d'une mini-usine très flexible de 50 mégawattheures par an. »
Compromis entre puissance et énergie
Il permettra aussi de relever les défis R&D que pose l'avion électrique : un besoin de forte puissance au décollage, et une densité d'énergie élevée pour parcourir de longues distances. « Nous nous sommes fixé six mois pour trouver le bon compromis », indique M. Moreau en précisant qu'il faudra sans doute atteindre une densité d'énergie supérieure de 20 % par rapport à celle prévue pour les batteries de véhicule électrique. Pour la densité de puissance, il est encore trop tôt pour le dire. « Par rapport à l'automobile, il y a un petit peu moins de contrainte d'espace, mais plus au niveau de la masse », ajoute-t-il.
Efforts sur l'industrialisation
Quant à la chimie de la cathode et l'architecture de la batterie, pas de rupture technologique en vue : « Nous envisageons trois chimies différentes qui restent dans le nickel-manganèse-cobalt (NMC) ou en changeant légèrement l'anode », souligne M. Moreau. Les cathodes en matériau NMC étant courantes dans les batteries de véhicules électriques.
Verkor mise donc sur des technologies de batteries matures et souhaite plutôt travailler sur le procédé et son industrialisation pour être compétitif. « L'objectif est de mettre l'accent sur la digitalisation de la fabrication », souligne M. Moreau. Pour cela, l'entreprise peut compter sur l'aide de ses partenaires, notamment Schneider Electric, mais aussi Capgemini qui a rejoint l'aventure le mois dernier.