BASF lâche les textiles et attend Ciba
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Exit le cuir et les
textiles. Le leader de la chimie pourrait se séparer de ses
divisions de produits chimiques pour le cuir et les textiles. Des
activités qui ne représentent à peine que 0,7 % du chiffre
d'affaires total, dans le portefeuille de BASF. Une goutte d'eau
qui pèse quand même 400 millions d'euros par an. Qui dispose
de 1300 collaborateurs. Et qui opère des unités de production de
l'Espagne à l'Inde, du Brésil à la Turquie, de l'Allemagne à la
Chine. Mais une goutte d'eau pas assez rentable. Le groupe parle
ainsi de « faible croissance » et d'une « forte pression
concurrentielle ». D'après Hans Reiners, directeur de la division
Performance Chemicals, dont dépendent les deux divisions, le groupe
a tenté « d'améliorer cette activité », mais « étant donné
l'environnement économique difficile, les résultats de ces mesures
ne suffisent pas à assurer notre succès ». Si BASF a déjà instauré
un plan de restructuration destiné à réduire les coûts de 25 M€
pour le cuir et les textiles d'ici à 2011, d'autres options sont à
l'étude, comme donc une cession. Le groupe allemand évalue aussi la
possibilité de les mener en coentreprise.
Du côté des textiles,
d'autres groupes ont déjà fait le ménage. Ciba, par exemple. En
2006, le groupe suisse s'est ainsi séparé de sa division Textile
Effects en la cédant à l'Américain Huntsman (CPH n°331). À
l'époque, Ciba préférait se concentrer sur ses activités d'additifs
pour plastiques (33 % de son chiffre d'affaires), des produits
pour les revêtements (28 %), et surtout de traitements de
l'eau et du papier (39 %). L'opération menée en 2006 s'avère
dé-sormais pratique pour BASF, à l'heure où il songe à se séparer
de ses propres activités textiles et où il travaille à
l'intégration des différentes activités de Ciba dans sa propre
organisation. Plus de quatre mois après l'annonce de son offre pour
l'acquisition du chimiste suisse, BASF espère obtenir le feu vert
des autorités de concurrence européenne avant la fin du premier
trimestre. Une fois cette dernière formalité accomplie, l'Allemand
estime que deux mois seront nécessaires pour faire le point sur les
activités acquises et déterminer les regroupements
adéquats.
Mais déjà, un
processus de réorganisation des business units vient d'être
enclenché avec l'objectif d'un nouveau fonctionnement au
1er avril prochain. Et en prenant en considération bien en
amont l'intégration des activités Ciba. D'où la création d'une
nouvelle sub-division, Paper Chemicals, laquelle sera rattachée à
la branche Produits de performance de BASF. Outre les activités de
Ciba issues de la division Traitements de l'eau et du papier, Paper
Chemicals regroupera les activités Produits chimiques et liants
pour le papier, et les Kaolins de BASF, actuellement sub-divisions
d'Acrylique et dispersions. Rebaptisée Dispersions et pigments,
cette dernière accueillera d'ailleurs les produits pour les
revêtements de Ciba, ainsi que les Pigments et résines que BASF
classaient jusqu'alors dans sa division Produits chimiques de
performance. Une division destinée, elle, à accueillir les additifs
pour plastiques étiquetés Ciba. n Julien Cottineau
