Barclays boucle son augmentation de capital
par Steve Slater
LONDRES (Reuters) - Barclays a parachevé vendredi son augmentation de capital de 5,8 milliards de livres (6,8 milliards d'euros) destinée à répondre aux exigences de solvabilité de ses autorités de tutelle, une opération à laquelle près de 95% de ses actionnaires ont souscrit.
La banque avait lancé il y a trois semaines cette levée de fonds après s'être vu réclamer par le gendarme britannique du secteur un ratio de levier de 3% d'ici la mi-2014.
Elle a précisé vendredi que les actions qui n'avaient pas été souscrites par les actionnaires, d'un montant global de 463 millions de livres, avaient été placées au prix unitaire de 268 pence, soit une décote de 1,8% sur le cours de clôture de jeudi.
Pour respecter le ratio de levier requis, Barclays prévoit aussi d'émettre pour deux milliards de livres d'obligations susceptibles d'être converties en fonds propres en cas de difficulté et il a annoncé son intention de réduire le bilan de ses activités de banque d'investissement.
"Avec l'augmentation de capital, les risques réglementaires ont été réduits mais ils n'ont pas disparu", estime Mike Trippitt, analyste de Numis Securities, ajoutant que le groupe reste soumis à "des pressions pour réduire encore l'exposition de ses activités".
L'augmentation de capital par émission de bons de souscription bouclée ce vendredi par Barclays est la plus importante lancée par une banque britannique depuis 2009. Par son montant, elle représente 15% de la capitalisation boursière du groupe.
RÉPUTATION ET RENTABILITÉ À AMÉLIORER
L'émission de bons de souscription permet aux actionnaires d'acheter en premier lieu des actions avec une décote, ce qui peut leur permettre d'éviter une dilution de leur participation.
L'offre était d'une action à 185 pence pour quatre détenues.
Anthony Jenkins, directeur général de la banque depuis un an, tente de redorer le blason de l'établissement, terni par une série de scandales, et d'améliorer sa rentabilité. Il a dit que cette augmentation de capital répondrait "rapidement et définitivement" aux exigences du régulateur.
L'opération l'a forcé à repousser d'un an, à 2016, son objectif d'un rendement des fonds propres supérieur à 11,5%.
Le prospectus de l'augmentation de capital a révélé que le groupe était exposé à une amende de 50 millions de livres de la Financial Conduct Authority (FCA) pour ne pas avoir convenablement publié les montants payés à des investisseurs du Qatar ces cinq dernières années.
Ces montants, liés à une levée de capitaux effectuée en 2008 font l'objet d'investigations d'autres autorités en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis.
Qatar Holding a investi 5,3 milliards de livres en deux fois dans le capital de Barclays, ce qui a permis à la banque d'éviter une nationalisation partielle, à la différence de ses rivales Lloyds et Royal Bank of Scotland.
Le fonds souverain reste le premier actionnaire du groupe avec 6,3% du capital et il a maintenu strictement sa participation lors de l'augmentation de capital.
Steve Slater; Wilfrid Exbrayat et Marc Angrand pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot