Barack Obama souligne l'impact du "shutdown" pour les Américains
WASHINGTON (Reuters) - Un déblocage du conflit budgétaire entre démocrates et républicains semblait improbable samedi au cinquième jour de la fermeture partielle de l'administration américaine, alors qu'un autre conflit, plus grave, sur le relèvement du plafond de la dette des Etats-Unis, ne fait que commencer.
Dans son adresse hebdomadaire aux Américains, Barack Obama a accru la pression sur le camp républicain, décrivant les conséquences de la fermeture partielle de l'administration fédérale pour les Américains.
Le président américain a cité plusieurs courriers que lui ont adressé des Américains affectés par l'arrêt de plusieurs programmes fédéraux, par exemple d'éducation de la petite enfance, ou de développement des zones rurales.
"Ce ne sont que quelques-unes des lettres déchirantes que j'ai reçues au cours des deux dernières semaines - dont plus de 30.000 au cours des derniers jours", a déclaré Barack Obama. "Je sais que les républicains de la Chambre des représentants entendent le même type d'histoires."
Une séance de la Chambre des représentants devait s'ouvrir samedi, mais les observateurs n'attendaient pas de progrès dans la résolution de la dispute sur la fermeture partielle de l'administration. Il n'anticipaient pas non plus de geste en vue du relèvement du plafond de la dette, actuellement de 16.700 milliards de dollars, pour éviter un défaut de paiement de l'Etat fédéral avant la date butoir du 17 octobre.
"PAS UN JEU"
La veille, John Boehner, le président républicain de la Chambre des représentants, était resté ferme sur le sujet, démentant les rumeurs selon lesquelles il comptait coopérer avec les démocrates pour adopter un relèvement du plafond de la dette. (voir )
"Ce n'est pas un jeu, bon sang", s'est agacé John Boehner, en réponse à un cadre de la Maison blanche, cité par le Wall Street Journal, selon lequel les démocrates sont en train de "gagner" la bataille budgétaire.
Le camp républicain, plus uni que ne veut l'admettre l'administration démocrate, veut profiter de sa majorité à la Chambre des représentants pour conditionner la reprise du financement des services fédéraux à l'arrêt de celui de la réforme de santé de la Maison blanche. (voir ])
Certains analystes estiment cependant que le camp républicain est fragilisé par le lancement dans les faits de la réforme présidentielle du système de santé le 1er octobre, malgré le "shutdown", ce qui s'est traduit par l'ouverture de plates-formes dans les différents Etats pour des millions d'Américains ne bénéficiant d'aucune assurance.
Le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, s'est pour sa part employé à calmer le jeu.
"Ne prenez pas cet épisode temporaire de la vie politique américaine pour quelque chose d'autre qu'une péripétie", a déclaré le secrétaire d'Etat au cours d'un sommet régional, en Indonésie, où Barack Obama a renoncé à se rendre. "Rien n'atténuera notre engagement envers l'Asie (...) Nous continuerons à satisfaire nos responsabilités à travers le monde."
Mark Felsenthal; Julien Dury pour le service français, édité par Danielle Rouquié