Azur Partners : "le private equity peut aider à structurer les filières agricoles de qualité au Maroc"
Le Maroc compte une trentaine de fonds actifs de "private equity" qui ont, en 2012, investi 27 millions d'euros, selon l'association AMIC. Azur Partners est l'un d'entre eux, spécialisé dans la valorisation des filières agricoles naturelles. Un sujet qui sera au coeur du SIAM, le Salon International de l'Agriculture au Maroc qui s'ouvre ce 24 avril dans la ville de Meknès. Tarik Haddi, patron d'Azur Partners rencontré à l'occasion de la World Investment Conference North Africa à Marrakech fin mars répond à L'Usine Nouvelle sur l'apport de ses fonds d'investissement pour développer le monde agricole marocain.
Vous êtes associé et directeur général d'Azur Partners. Quelle est la mission, l'historique et les moyens de cet opérateur du privaty equity au Maroc?
Azur Partners est né maintenant il y a deux années pleines. C'est une banque d'affaires spécialisée en gestion de fonds d'investissements. Les premiers fonds que nous avons monté se nomment Nebétou Fund et pour les projets modestes (moins de 6 millions de dirhams soit 500 000 euros) Afoulki Invest. Il sont dédiés à l'agriculture et à l'agro-alimentaire de qualité et s'inscrivent dans la dynamique créée par le plan agricole gouvernemental "Maroc Vert". Notre but en effet est de monter des fonds lorsqu'il y existe un cadre stratégique de ce type.
VOS INDICES
source
637 +5.12
Avril 2023
Phosphate diammonique (DAP)
$ USD/tonne
141.1 +2.25
Mars 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 10.12 − Filet d'escalope de poulet standard UVCI
Base 100 en 2015
138.3 +3.6
Mars 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 10.51 − Lait liquide et crème de lait
Base 100 en 2015
Quel est le montant de vos fonds et d'où vient l'argent ?
Pour Nebétou, le montant s'élève à 260 millions de dirhams (23,3 millions d'euros). L'argent provient essentiellement d'institutionnels. Dans le cas de Nebétou Fund, il s'agit du Crédit agricole du Maroc et des assurances agricoles Mamda MCMA. Nous avons aussi reçu des fonds de RMA Watanya qui est une autre société d'assurances et également d'opérateurs privés.
Quelle est la logique de vos investissements dans le monde agricole?
C'est une logique de filière. Nous investissons dans des projets pour agréger des filières agricoles, développer une chaine de valeur qui soit profitable à tout le monde. Pour le reste c'est la logique de fonctionnement classique du private equity : nous rentrons dans le capital et restons un certain nombre d'années jusqu'à ce que le projet devienne rentable. Tout cela doit se terminer par une cession soit au promoteur ou des partenaires, soit par une introduction en bourse qui est la reine des sorties.
Dans quels types de projets investissez-vous?
Nous investissons dans les entreprises des filières agricoles de qualité, dans des usines ou aussi par exemple des sociétés cosmétiques haut de gamme à base de produits du terroir du Maroc. Nous nous intéressons aussi à la parapharmacie : nous avons ainsi investi dans une société qui fabrique des compléments alimentaires à base de cactus.
Pouvez-vous nous citer quelques noms d'entreprises marocaines dans lesquelles vous avez investi?
Bien sûr : IDNature, Greentech Industry, 123Safran, Tajini, par exemple
Que faut-il pour monter aujourd'hui des projets agro-industriels innovants au Maroc?
Comme partout, il faut du capital, de la technologie et du savoir-faire, mais surtout des promoteurs de qualité. C'est la clé.
Les sociétés dans lesquelles vous investissez sont-elles uniquement marocaines?
Dans la cosmétique par exemple, nous avons participé à un partenariat avec des opérateurs français car fabriquer des compléments alimentaires à base de produits du terroir marocain nécessite de la R&D, ce qui est complexe à monter. Pour lancer des produits ou marques de cosmétiques, on ne peut pas partir de zéro. Nous avons investi avec des partenaires français, la société Patyka particulièrement, qui élabore des produits cosmétiques à base de produits naturels haut de gamme et certifiés en France.
Comment résumer vos réalisations?
Deux ans d'existence, huit investissements, quatre de taille moyenne et quatre de taille plus petite.
Quel est le montant total de ces investissements ?
Aujourd'hui, nous avons investi près de 60 millions de dirhams sur les 260 millions de dirhams levés.
Comment s'annonce 2013 ?
Pour cette année, nous avons des projets dans d'autres domaines comme celui du lait et peut-être l'olive. Tout est un peu ralenti en ce moment à cause de la crise sur les marchés européens. Mais rien n'est bloqué, tout avance!
Propos recueillis par Pierre-Olivier Rouaud
Le parcours de Tarik HaddiPartner et managing director d'Azur Partner, Tarik Haddi, est diplômé de l’ESC Marseille et de l’Institut des Techniques de Banque. Il est également titulaire du DESS finances et fiscalité de Paris I et du Master en droit privé de l’Université de Perpignan. Il a travaillé 16 ans au Crédit Agricole Du Maroc (1993-2009) en tant que Responsable de la trésorerie, puis Directeur Délégué chargé des études et de la stratégie et enfin Directeur Général de la banque d’affaires du groupe.En avril 2010, il co-fonde Azur Partners et participe activement à la structuration du fonds d’investissement Nebétou Fund. Il a aussi co-fondé Afoulki Invest dont il assure la présidence du Conseil d’Administration.
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