Le Premier ministre demande aux services de l'Etat de porter une attention particulière aux solutions non propriétaires et met en avant les nombreux avantages du logiciel libre. Pour les défenseurs du libre : il s'agit d'un réel coup de pouce au déploiement du logiciel libre dans l'administration.
CHRISTOPHE GUILLEMIN
\ 18:27
CHRISTOPHE GUILLEMIN
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Dans une circulaire datant du 19 septembre, Jean-Marc Ayrault invite les différents services informatiques de l'Etat à considérer fortement l'usage des logiciels libres. "Au sein de l'administration, on constate une longue pratique de leur usage qui a permis le développement de compétences et la capitalisation de nombreuses expériences positives. Celles-ci ont notamment démontré les atouts du logiciel libre : moindre coût, souplesse d'utilisation, levier de discussion avec les éditeurs", écrit le Premier ministre.
Parmi les autres avantages mis en avant : le logiciel libre est "piloté par les besoins" et minimise donc les évolutions superflues. Il facilite également les expérimentations et l'adaptation au volume d'usage, favorise la mutualisation entre acteurs publics et apporte une transparence accrue en matière de sécurité.
Fort de ce constat, la circulaire signée par Jean-Marc Ayrault présente une série d'orientations et de recommandations sur le bon usage des logiciels libres dans l'administration. Ces conseils sont basés sur des éléments fournis par un groupe de travail de la Disic (Direction interministérielle des systèmes d'information et de communication).
"Je vous demande de mettre en œuvre, au sein de vos services, les orientations définies dans ce document", écrit Jean-Marc Ayrault. Il ne s'agit donc pas d'obliger tous les services informatiques de l'Etat à opter pour des solutions non propriétaires mais plus de s'interroger sur la question. En tout cas : "Le logiciel libre doit être considéré à égalité avec les autres solutions", souligne le docuement.
Partager avec la communauté du libre
Parmi les orientations, la circulaire recommande de suivre le "cadre de convergence des souches" mis en place entre les ministères dès cette année 2012. Il s'agit ici simplement de favoriser la concertation entre services afin de partager les efforts et les expertises autour de solutions libres. "Chaque ministère déclarera régulièrement l'usage fait des souches du cadre et les usages hors du cadre", indique la circulaire.
Autre orientation : "contribuer de manière concertée sur des souches choisies". Le modèle du libre prévoit en effet que les utilisateurs reversent à la communauté de développeurs les éventuelles améliorations qu'ils auront apportées aux solutions. Les services de l'Etat devraient suivre cette philosophie en partageant les correctifs qu'ils auront éventuellement développés, mais aussi en "réinjectant systématiquement de 5 à 10% des coûts de licence évités" dans des projets autour de logiciels libres.
Enfin, la circulaire recommande aux services informatiques de l'Etat de rester en contacts étroits avec la communauté du libre. "Il est indispensable d'avoir des liens avec les grandes communautés comme la Mozilla Fondation ou la Document Fondation", peut-on lire dans le document.
Les défenseurs du libre saluent cette prise de position
Sans surprise, les défenseurs du logiciel libre se félicitent de la diffusion de cette circulaire. "Depuis longtemps, le logiciel libre tient une place de choix dans les services informatiques de l’Etat, mais les prises de position officielles avaient rarement été aussi claires et engagées, accompagnées de résolutions concrètes", estime Patrice Bertrand, président du Conseil national du logiciel libre (CNLL). Cette instance se veut représentative, au niveau national, des associations et groupements d’entreprises du logiciel libre en France.
De son côté, l'April (Association de promotion et de défense du libre) espère que cette circulaire est "un premier pas vers une politique plus volontariste qui mettrait la priorité sur l'usage et le développement de logiciels libres dans l'administration en s'inspirant, par exemple, de l'évolution récente du code des marchés publics en Italie". L'association fait référence à une modification du code des marchés publics italien, intervenue en août dernier, qui stipule que l'acquisition de logiciel propriétaire n’est autorisée que dans le cas où une analyse comparative, technique et économique, aura démontré l’impossibilité d’adopter pour des alternatives libres ou développées en interne.
Enfin, Alexandre Zapolsky, PDG de Linagora, une des principales entreprises du libre en France, se félicite du "message fort porté par la circulaire du Premier Ministre". Il précise que : "Faire le choix du logiciel libre, c’est aussi faire le choix de soutenir une filière d’avenir pour notre pays, créatrice d’emplois, vecteur de croissance et de compétitivité. Cela participe au redressement productif".
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