Avec UltraAir, les communications laser d'Airbus gagnent les avions
Airbus a annoncé ce 8 avril le lancement du projet UltraAir. Mené avec l'Organisation néerlandaise pour la recherche scientifique appliquée, il vise à développer un terminal laser pour avions et drones leur permettant de communiquer en optique avec le sol, en passant par des satellites géostationnaires. A la clé : des communications sécurisées et très haut débits.
A peine installé sur des satellites, les communications laser veulent passer aux avions. En partenariat avec l'Organisation néerlandaise pour la recherche scientifique appliquée et avec le soutien de l'Agence spatiale des Pays-Bas, la division espace et défense d'Airbus a annoncé le 8 avril le lancement du projet UltraAir, qui vise à développer un terminal laser pour avions et drones leur permettant de communiquer en optique avec le sol, en passant par des satellites géostationnaires.
Lancés en 2016 et 2019, les deux satellites géostationnaires (GEO) du European Data Relay System (EDRS) d'Airbus – connus sous le nom de SpaceDataHighway - utilisent déjà des liens laser pour récupérer les données de satellites d'observation du réseau Sentinel en orbite basse (LEO) avant de les renvoyer vers le sol.
Avec UltraAir, avions et drones pourront transmettre leurs données vers la Terre en passant par le SpaceDataHighway. Le but précis du projet est de concevoir, construire et tester le démonstrateur d'un terminal laser dédié. Les premiers tests sont prévus dans les laboratoires de l'allemand Tesat d'ici la fin de l'année. Suivront des essais au sol à Tenerife (Espagne) début 2022 et en vol fin 2022.
Sécurité et très hauts débits
Dans un premier temps, l'usage visé sera militaire : pour les drones ou les gros avions de transport munis d'équipements informatiques et de télécommunications. « C'est intéressant pour communiquer là où il y a des problèmes de connectivité avec les moyens standards, et également d'un point de vue sécurité car les communications laser ne pourront pas être interceptées ou brouillées », souligne Laurent Groues, directeur du programme SpaceDataHighway qui vient de lancer le projet UltraAir. Cela grâce à des faisceaux laser plus étroits et directifs que les émissions en radiofréquences (RF), et donc plus difficilement interceptables.
Autre intérêt : les débits atteignables, très élevés. « Ils sont un ordre de grandeur plus hauts que ce que permet la RF », indique M. Groues. Avec le démonstrateur, le débit visé sera de 1,8 gigabits par seconde (Gbit/s) – celui qu'atteignent les satellites EDRS. Mais Airbus vise plus haut pour l'avenir : « Les tendance et les technologies nous permettent d'imaginer que les 10 Gbits/s seront potentiellement atteignables d'ici 5 ans », assure M. Groues.
Les caprices de l'atmosphère
Le très haut débit est justement ce qui pourrait faire migrer cette technologie, à terme, vers l'aviation civile, estime M. Groues : « La connectivité des avions explosent et le volume de données à rapatrier est toujours plus grand. »
Par rapport aux liens laser entre satellites LEO et GEO, les défis technologiques seront différents, ajoute-t-il : « Le gros challenge est de s'assurer qu'on puisse établir une liaison à travers l'atmosphère, sur une plateforme qui évolue différemment d'un satellite LEO. » Non seulement faudra-t-il maintenir une visée ultra précise malgré les vibrations, mais aussi gérer la sensibilité du signal laser aux nuages, ainsi que les absorptions et autres turbulences de l'atmosphère. Autant de contraintes qui n'existent pas en orbite basse.
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