Avec les EPR anglais, EDF annonce de larges retombées sur l’industrie française
Sur les 18 milliards de livres nécessaires à la construction de deux EPR à Hinkley Point en Angleterre, EDF assure que près de 40 % des contrats retomberont sur l’industrie française. Une bonne nouvelle pour la filière qui attendait de nouveaux marchés en Europe.
Le site de Hinkley Point - Crédits : DR. Robin Somes/CC.
Après dix ans de négociations, le projet est enfin prêt à démarrer. Mercredi 21 octobre, EDF a signé avec l’électricien chinois CGN la montée de ce dernier au capital des deux réacteurs EPR qui seront construits à Hinkley Point dans le sud de l’Angleterre. Ils devraient être mis en service en 2025 pour un coût global de 18 milliards de livres, financés à hauteur de 66,5 % par EDF et 33,5 % par CGN. La décision finale d’investissement interviendra dans les semaines à venir assure le PDG Jean-Bernard Lévy. "L’industrie nucléaire française a eu parfois des mauvaises nouvelles à annoncer, c’est aujourd’hui un jour à marquer d’une croix blanche pour la crédibilité de l’EPR et de la filière nucléaire française", se réjouit-il.
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Ces deux réacteurs seront les cinquième et sixième à entrer en construction dans le monde après les EPR d’Olkiluoto en Finlande, de Flamanville en Manche et le deux unités de Taishan en Chine. Surtout, c’est la première construction lancée en Europe depuis l’accident de Fukushima en avril 2011. "Ce nouveau contrat est la nouvelle qu’attendait toute la filière française", assure le PDG de l’électricien français.
La question de la sous-traitance a été au centre des négociations avec le gouvernement britannique. Il a été convenu que 60 % du coût de la construction reviendrait à l’industrie locale et 40 % aux fournisseurs français. Sans compter une part symbolique confiée à des partenaires chinois. "Les principales contributions proviendront d’Areva, d’Alstom, de Bouygues et leur propres partenaires et fournisseurs", décrit Jean-Bernard Lévy, qui énumère quelques sites industriels qui bénéficieront du contrat britannique comme Areva NP au Creusot (Saône-et-Loire) et Alstom à Belfort (Territoire de Belfort).
D’ailleurs, l’industrie française ferait bien de miser à long terme sur l’Angleterre car l’accord nucléaire avec CGN dépasse le projet d’Hinkley Point. Il anticipe la construction de deux autres EPR sur le site de Sizewell. Cela permettrait à EDF de posséder une flotte de quatre EPR identiques afin "d’optimiser les coûts de construction et d’exploitation", assure Vincent de Rivaz, directeur général d'Energy, filiale britannique d’EDF. A plus long terme, EDF et CGN prévoient de construire un réacteur chinois Hualong de 1000 MW à Bradwell. Il faudra cependant dans un premier temps obtenir une certification des autorités britanniques pour s’entendre sur un design aux exigences réglementaires du pays.
Ludovic Dupin
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