Avec la crise des sous-marins, "la France a fait les frais de la conflictualité entre les Etats-Unis et la Chine", estime Jean-Pierre Maulny à l'IRIS
Pour Jean-Pierre Maulny, directeur adjoint de l’IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques), l’accord entre les Etats-Unis, l’Australie et la Grande-Bretagne tue la tentative de partenariat stratégique française dans la région indo-pacifique. Naval Group sera fragilisé par la perte de son plus gros contrat international de sous-marins, qui lui garantissait un plan de charge à l’exportation d’une vingtaine d’années.
L’Usine Nouvelle - Comment interprétez-vous le revirement stratégique de l’Australie au profit d’une alliance avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, et qui a entraîné l’abandon du contrat de sous-marins avec Naval Group ?
Jean-Pierre Maulny - Même si cela comprend des aspects technologiques avec l’achat de sous-marins à propulsion nucléaire, cette décision est d’abord de nature politique et vise très clairement la Chine. Pékin a d’ailleurs réagi et exprimé son inquiétude quant à cette initiative. Les autorités chinoises n’avaient pas réagi aussi vivement quand Canberra avait fait le choix en 2016 de sous-marins de conception française, pourtant bien plus performants que les sous-marins dont disposaient alors la Royal Australian Navy. A défaut de basculement, la constitution de cette nouvelle alliance marque une évolution stratégique majeure dans la région indo-pacifique.
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