Avec l’arrivée de la 5G, l’industrie des semi-conducteurs doit se réinventer, pointe Accenture

Coincée par les limites de la loi de Moore, l’industrie a tout à gagner de la 5G pour se relancer. Mais encore faut-il qu’elle se réinvente, aussi bien dans son offre technologique que dans ses modèles d’affaires, selon Syed Alam, du cabinet de conseil Accenture, présent au Salon Electronica, le 12 novembre.

Partager
Avec l’arrivée de la 5G, l’industrie des semi-conducteurs doit se réinventer, pointe Accenture
Une nouvelle puce d'économie d'énergie développée par les ingénieurs de l'Université de Californie à San Diego pourrait considérablement réduire ou éliminer la nécessité de remplacer les piles dans les appareils et les objets connectés. Le soi-disant récepteur de réveil ne réveille un appareil que lorsqu'il doit communiquer et remplir sa fonction. Il permet à l'appareil de rester en veille le reste du temps et de réduire la consommation d'énergie.

L’industrie des semi-conducteurs investit largement dans la 5G, à hauteur de 20% des investissements totaux. Pourtant, le chiffre d’affaires lié aux puces 5G elles-mêmes ne représente « que » 22 milliards de dollars, soit seulement 9% de l’ensemble du chiffre d’affaires des infrastructures 5G dans le monde.

On peut donc dire qu’à ce jour, le secteur « prend des risques pour faire avancer les technologies », qui ne lui sont pourtant pas encore profitables à grande échelle, souligne Syed Alam, responsable de l’industrie semi-conductrice au sein du cabinet de conseil Accenture. Celui-ci a présenté ces chiffres, rassemblé par Accenture dans un récent rapport, lors d’une présentation sur le sujet au salon Electronica, ce jeudi 12 novembre.

Attention, ces chiffres ne sont pas si étonnants : comme la 5G n’en était, jusqu’à maintenant, qu’à ses balbutiements, la majorité des investissements s’est concentrée sur l’infrastructure réseau et pas encore sur les terminaux dans lesquels sont intégrées les puces.

Des antennes 5G plus complexes… et plus chères

Alors que les réseaux 5G bourgeonnent à travers le monde, la donne pourrait bien changer – « et rapidement ! », insiste Syed Alam – et l’industrie des semi-conducteurs pourrait être dopée par les déploiements de ces réseaux et des terminaux qui vont avec. Pour ce faire, celle-ci « devra toutefois se réinventer ». « D’abord parce que la 5G ajoute une couche de complexité dans un secteur déjà en double restructuration, à cause des limites imminentes de la loi de Moore et la hausse des coûts de miniaturisation d’un côté et de la massification des objets connectés (IoT) de l’autre », poursuit-il.

Cette complexité vient de l’architecture réseau 5G. Quand elle sera complètement débarrassée du cœur de réseau 4G – ce qu’on appelle la 5G standalone – celle-ci sera radicalement différente des réseaux cellulaires précédents. De ce fait, l’architecture des antennes 5G dans les terminaux (smartphones, IoT…) doit elle aussi changer – et, partant, leurs coûts pourraient bien flamber.

De nouvelles applications, de nouveaux clients

Autre rupture : celle des applications qui pourront s'imposer grâce à la 5G. Le consultant les désigne sous l’acronyme DARQ (Distributed ledger technology, Artificial intelligence, extended Reality and Quantum computing), soit : les technologies blockchain, l’IA, la réalité virtuelle (VR) et augmentée (AR) et l’informatique quantique. Ce faisant, la 5G convertira de nouveaux clients aux réseaux cellulaires, à commencer par les industriels , automobile et industrie manufacturière en tête.

Ainsi, selon les chiffres d’Accenture, le chiffre d’affaires issu des ventes des puces 5G pour smartphones dits « basiques » va certes augmenter de 106% entre 2021 à 2023 (passant de 1 788 à 9 992 milliards de dollars). Mais ce n’est rien face aux puces 5G destinées aux industries automobile, dont les ventes sont presque insignifiantes aujourd’hui mais qui devraient exploser dans les trois ans (respectivement, +285% et +221% entre 2021 et 2023).

L’avènement du « Silicon-as-a-Service » ?

Pour augmenter leur part des bénéfices de la 5G, les fabricants de puces devront prendre en compte ces deux paramètres et « inventer de nouvelles manières de consommer et de nouveaux modèles d’affaires », insiste Syed Alam. « Il faudra se rapprocher des clients, qui ne seront plus seulement les fournisseurs de terminaux 5G mais aussi les utilisateurs finaux, comprendre leurs besoins et adapter l’offre pour qu’elle y réponde le mieux », ajoute-t-il.

Il faudra aussi « croître au-delà du silicium », estime le consultant. C’est-à-dire proposer non plus uniquement des produits finis, mais des services – ce qu’il appelle le « Silicon-as-a-Service ». Enfin, préconise Syed Alam, il faudra que les fabricants de puces ne se contentent pas de fournir la puissance de calcul pour les applications DARQ, mais qu’elles les intègrent à leurs produits et leurs services. Et peut-être même qu’elles s’en servent elles-mêmes pour optimiser leur offre. « L’intelligence artificielle pourrait être utile pour baisser les coûts de production des puces », propose-t-il par exemple.

SUR LE MÊME SUJET

Sujets associés

NEWSLETTER L'hebdo de la techno

Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles clés de l'innovation technologique

Votre demande d’inscription a bien été prise en compte.

Votre email est traité par notre titre de presse qui selon le titre appartient, à une des sociétés suivantes...

Votre email est traité par notre titre de presse qui selon le titre appartient, à une des sociétés suivantes du : Groupe Moniteur Nanterre B 403 080 823, IPD Nanterre 490 727 633, Groupe Industrie Service Info (GISI) Nanterre 442 233 417. Cette société ou toutes sociétés du Groupe Infopro Digital pourront l'utiliser afin de vous proposer pour leur compte ou celui de leurs clients, des produits et/ou services utiles à vos activités professionnelles. Pour exercer vos droits, vous y opposer ou pour en savoir plus : Charte des données personnelles.

LES ÉVÉNEMENTS L'USINE NOUVELLE

Tous les événements

LES PODCASTS

Einstein ou la transition énergétique avant l’heure

Einstein ou la transition énergétique avant l’heure

Einstein et Szilard, un duo de scientifiques renommés prêts à révolutionner... le quotidien des ménagères.

Écouter cet épisode

Raymond Kopa, de la mine au stade de foot

Raymond Kopa, de la mine au stade de foot

Au nord, c’étaient les corons, la terre c'était le charbon, le ciel l’horizon, les hommes des mineurs de fond. Parmi eux, Kopaszewski Raymond.

Écouter cet épisode

Poundbury, cité idéale à la mode Charles III

Poundbury, cité idéale à la mode Charles III

S’il n’est pas encore roi, le prince Charles semble avoir un coup d’avance sur l’environnement. Au point d’imaginer une ville nouvelle zéro carbone.

Écouter cet épisode

A Grasse, un parfum de renouveau

A Grasse, un parfum de renouveau

Dans ce nouvel épisode de La Fabrique, Anne Sophie Bellaiche nous dévoile les coulisses de son reportage dans le berceau français du parfum : Grasse. Elle nous fait découvrir un écosystème résilient, composé essentiellement...

Écouter cet épisode

Tous les podcasts

LES SERVICES DE L'USINE NOUVELLE

Trouvez les entreprises industrielles qui recrutent des talents

Groupe ADP / PARIS AEROPORT

Contrôleur de travaux F/H

Groupe ADP / PARIS AEROPORT - 31/05/2023 - CDI - Orly

+ 550 offres d’emploi

Tout voir
Proposé par

Accédez à tous les appels d’offres et détectez vos opportunités d’affaires

91 - Bièvres

Construction de la ferme de Gisy

DATE DE REPONSE 03/07/2023

+ de 10.000 avis par jour

Tout voir
Proposé par

ARTICLES LES PLUS LUS