Avec EDF prêt à reprendre les activités réacteurs nucléaires, la scission d’Areva se précise
Le PDG d’EDF Jean-Bernard Lévy se dit prêt, à la demande du gouvernement, à reprendre les activités d’Areva en matière de construction et de maintenance de réacteurs nucléaires. Reste à savoir à quel prix.
Dans une interview au Figaro et sur Europe 1, le PDG d’EDF Jean-Bernard Lévy a assuré que son groupe est prêt à faire une offre sur Areva NP, l’activité d’Areva qui comprend la construction et la maintenance des réacteurs nucléaires. "Il y a un domaine d'Areva que nous connaissons très bien, c'est celui des réacteurs : nous sommes le premier exploitant au monde par la capacité installée (…). Il y a donc une logique industrielle à ce qu'EDF prenne le contrôle de cette activité réacteurs, qui correspond au périmètre de l'ancien Framatome", explique le PDG.
Au cours d’une importante réunion le 3 juin prochain, l’électricien et l’Etat vont discuter de cette possibilité. Le point délicat sera celle de la valorisation. "La transaction ne peut se faire qu'à un prix de marché. Et elle doit prévoir des garanties pour qu'EDF ne soit pas exposé aux risques liés au passé d'Areva, notamment en Finlande", juge le nouveau patron de l'énergéticien. En effet, EDF se méfie des dérives des chantiers de l’EPR d’Olkiluoto en Finlande pour lequel Areva a déjà provisionné plusieurs milliards d’euros. De sources internes, EDF valoriserait Areva NP aux alentours de 2,7 milliards d’euros.
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DES ANNONCES AVANT L’ÉTÉ
"Aujourd'hui, Areva est dans une situation fragile, et il faut accepter de tout remettre à plat. Nous y avons intérêt parce qu'EDF a besoin d'un Areva fort, sur l'ensemble des prestations, et parce que le gouvernement nous en a, logiquement, fait la demande", justifie Jean-Bernard Lévy. Rappelons que dans un premier temps, l’électricien n’était pas nécessairement favorable à un tel rapprochement dans la mesure où le groupe doit mener déjà de lourds investissements – 55 milliards d’euros – pour la prolongation de la durée de vie de son parc de réacteurs français.
Le 22 mai, le ministre de l’Economie Emmanuel Macron recevra les syndicats d’Areva. Ces derniers sont méfiants vis-à-vis de ce rapprochement avec EDF. Areva "fournit beaucoup de concurrents d’EDF. Accepteront-ils d’avoir EDF comme sous-traitant ?", interroge Jean-Pierre Bachmann, coordinateur CFDT chez Areva. Pour le ministre de l'Economie Emmanuel Macron, interrogé par L’Usine Nouvelle, "il y a un consensus pour travailler ensemble. La question, c’est jusqu’où va le rapprochement en termes industriel et capitalistique entre les acteurs. Nous aurons des annonces claires d’ici à l’été et l’État prendra ses responsabilités."
Ludovic Dupin
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