Avec 100 millions d’euros en plus, Sofiprotéol veut soutenir les champions français de l’agroalimentaire
Sofiprotéol, le bras armé financier du groupe Avril, vient de boucler une levée de fonds de 100 millions d’euros. Avec l’espoir, dans la foulée des Etats Généraux de l’Alimentation, de rendre la filière alimentaire hexagonale plus industrielle et compétitive.
"Aux Etats Généraux de l’Alimentation, on a beaucoup parlé des besoins d’investissements dans les filières et d’innovations. Cela passe par des gens qui mouillent le maillot et investissent dans les entreprises !" Pour Michel Boucly, directeur général délégué de Sofiproteol, tout est dit. Mercredi 10 janvier, ce bras armé financier du groupe agro-industriel Avril a annoncé avoir bouclé une augmentation de capital de 100 millions d’euros, auprès d’investisseurs historiques (le Crédit Agricole, Natixis, Unigrains, l'interprofession des huiles et protéines végétales Univia, et d’autres fédérations agricoles) et de nouveaux souscripteurs (Arkea et Groupama). Le groupe Avril, quand à lui, reste actionnaire de Sofiprotéol à hauteur de 70%.
440 millions d’euros de fonds propres
Avec ces nouveaux capitaux, qui lui permettent désormais de compter 440 millions d’euros de fonds propres, Sofiprotéol ambitionne de prendre de plus grands tickets - jusqu’à une soixantaine de millions d’euros si nécessaire - à raison de 75 millions investis par an, contre 50 millions en moyenne précédemment. Son credo, lui, ne bouge pas : prendre une participation minoritaire - souvent de long terme puisqu’il ne recherche pas d’effet de levier comme un fonds classique- dans des entreprises de préférence françaises, ou ayant une forte activité industrielle en France, afin d’accompagner leur développement.
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Avec, toujours, l’ambition de servir in fine "la ferme France", en mettant ainsi à disposition des technologies innovantes et outils industriels indispensables à la valorisation des produits des filières agricoles. Sofiprotéol se perçoit comme "acteur moteur du développement et de la structuration des filières agricoles et agroalimentaires françaises", n’excluant pas d’investir dans des concurrents des filiales industrielles du groupe Avril, propriétaire notamment des œufs Matines, des huiles Lesieur et Puget, dont le capital est détenu à 74% par le Fonds de développement interprofessionnel de la filière des oléagineux et des protéagineux (Fidop).
Du biocontrôle à la volaille…
Pour Sofiprotéol, il y a urgence à soutenir les filières de protéines végétales (tournesol, soja, colza..) au service de la nutrition animale et humaine, ou encore d'innover dans la bionutrition des plantes comme le biocontrôle, alternative non chimique aux pesticides sur laquelle est notamment positionné De Sangosse, qui fait déjà partie de la centaine de participations – dans les semences, la génétique ou le vétérinaire animal, la chimie végétale…- de Sofiprotéol.
Si la montée en gamme de l’agroalimentaire français a été mise en avant aux Etats Généraux de l’Alimentation, et réclamée par le président de la République, Michel Boucly, n’entend pas oublier pour autant "le cœur de repas". En misant sur l’automatisation, des outils industriels compétitifs et de proximité, qui permettront aux denrées françaises de rester compétitives face à la forte concurrence étrangère, notamment dans la volaille (Sofiprotéol est actionnaire minoritaire de LDC).
En 2016, le groupe Avril - il ne donne pas ses bénéfices mais les réinvestit tous dans ses activités - avait réalisé 5,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Sofiproteol a récolté l’an dernier une dizaine de millions d’euros de résultat net. Il a par ailleurs levé à l’été 2016 un fonds de dette privée de 206 millions d’euros, dédié au financement des acteurs de l’agroalimentaire et l’agro-industrie, dont plus de 70 millions d’euros ont déjà été investis.
Gaëlle Fleitour
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