Autoroutes : l'Etat choisit Vinci, Eiffage et Abertis
Concernant les Autoroutes du Sud de la France (ASF), l'Etat va donc vendre à Vinci, seul candidat, sa part de 50,4 %. La cession du bloc majoritaire détenu par l'Etat est subordonnée à l'autorisation des autorités de la concurrence. Elle sera suivie par le lancement d'une OPA sur les 26,6 % restants du capital d'ASF sous la forme d'une garantie de cours.
L'acquisition s'effectuera en numéraire au prix de 50 euros par action, soit un total de 8,9 milliards d'euros pour les 77 % du capital restant à acquérir, compte tenu des 23 % déjà détenus par Vinci. Ce prix sera porté à 51 euros par action une fois l'intégration en cours de la section Lyon Balbigny de l'autoroute A 89 dans le périmètre de la concession d'ASF confirmée (soit une valeur maximale de 9,1 milliards d'euros pour les 77 % du capital).
Le financement sera assuré par des ressources existantes, des prêts et une augmentation de capital en numéraire d'ici 18 mois, pour un montant n'excédant pas 30 % du montant total de l'opération.
Les Autoroutes-Paris-Rhin-Rhône (APRR), deuxième réseau autoroutier français, dont le rachat était le plus disputé (FCC, PAI, Autostrade...), ont été attribuées au consortium formé par Eiffage et le groupe financier australien Macquarie. Celui-ci a été choisi pour acquérir l'intégralité de la part détenue par l'Etat, soit 70,2 % du capital et des droits de vote.
L'offre du consortium valorise APRR à 6,891 milliards d'euros pour 100 %. Celui-ci réalisera l'opération à travers une société commune dont Eiffage est actionnaires à 50 % plus une action. Le financement de l'acquisition sera assuré par des prêts bancaires ainsi que par fonds propres. Dans l'hypothèse d'une opération sur 100 % du capital, l'apport en fonds propres d'Eiffage s'élève à 675 millions d'euros (incluant 5 millions de titres APRR déjà détenus).
La Société des autoroutes du nord et de l'est de la France (Sanef) a été vendue au groupe de concession espagnol Abertis, associé à des investisseurs français (Axa, Caisse des dépôts, Prédica) au prix de 58 euros par action, soit un total de 4 milliards d'euros.
Le fruit de la vente des autoroutes servira au désendettement de l'Etat et aussi à l'AFITF (agence de financement des infrastructures de transport de France) qui recevra quatre milliards d'euros. « Les acquéreurs se sont engagés à accepter les modifications des cahiers des charges des concessions demandées par l'Etat pour renforcer le service public, notamment dans leurs dispositions visant à pérenniser l'obligation de mettre en concurrence les marchés de travaux et de fournitures de services », a notamment indiqué le ministère des Finances.
A noter enfin, les tarifs des péages continueront d'être fixés par l'Etat.