Autoroutes : "Il faudra des avis conformes", prévient Pierre Cardo, le président de l’Araf
Suite aux déclarations du ministre de l’Economie Emmanuel Macron sur l’extension des pouvoirs de l’Autorité de régulation des activités ferroviaires au transport routier (Araf), pour surveiller la gestion des autoroutes, son président, Pierre Cardo réagit sur le site de L'Usine Nouvelle.
Devant le Sénat, le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a annoncé jeudi 13 novembre vouloir "étendre les compétences de l'Araf aux transports routiers". Cette proposition doit figurer "dans le cadre du projet de loi pour la croissance et l'activité" et aura pour but de "créer les conditions de la transparence pour l'exercice des contrats, pour les tarifs d'une part mais aussi pour les travaux faits d'autre part". Chacun sait que les conditions de la privatisation des autoroutes n’ont pas été bonnes. "Les garde-fous n’ont pas été mis en place à l’époque, contrairement à ce qui avait été annoncé", regrette Pierre Cardo, le président de l’Araf. Résultat : les bénéfices faramineux des sociétés concessionnaires (20 à 24 % de bénéfices nets et une augmentation des tarifs de 25 % en dix ans) ont fait hurler la classe politique, quand l’Autorité de la concurrence a publié son rapport le 17 septembre dernier.
Faire avancer la réflexion sur le sujet
Aujourd’hui, il n’existe qu’un régulateur dans le transport et il est sans doute plus facile de lui donner le pouvoir de veiller sur la gestion des autoroutes. Pierre Cardo y est favorable. Par contre, il attend d’en savoir plus. "Avec quels moyens ? Si c’est un avis motivé, il sera consultatif et aura autant d’effets qu’un rapport de la Cour des comptes ou de l’Autorité de la concurrence. Il faudra des avis conformes, mais je ne suis pas persuadé qu’ils veuillent aller jusque-là."
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Il souhaite connaître les attentes des politiques à propos du régulateur, car "nous n’avons pas encore été consultés, regrette Pierre Cardo. Or, il nous faut de la co-construction, car en face il y a un lobbying fort et les contrats sont bien ficelés. Si quelqu’un n’est pas content, qui va nous saisir ? Beaucoup de questions vont être soulevées", prévoit le président de l’Araf. "Avec l’expérience du ferroviaire, nous sommes personnellement prêts à faire avancer la réflexion sur le sujet". Sur la réforme du ferroviaire et le rôle de l’Araf, il avait finalement été entendu.
Olivier Cognasse
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