Automobile : des batteries "Made in Morocco" sur les voitures fabriquées par Renault à Tanger
La société marocaine Afrique Câble a obtenu la validation de ses batteries automobiles par Renault. Elles seront montées sur les véhicules assemblés au Maroc, une première. L'entreprise a investit 9 millions d'euros dans un atelier de recyclage du plomb à Casablanca.
Filiale du groupe marocain Ynna Holding, (famille Châabi), Afrique Câble vient d'investir 100 millions de dirhams soit environ 9 millions d'euros (1000 dirhams = 92 euros) sur son site de Casablanca pour accroitre son activité de recyclage de batteries automobiles usagées. Et surtout produire des nouvelles qui vont bientôt équiper les Dacia assemblées dans l'usine Renault de Tanger. Une première.
Marc Nassif, directeur général de Renault Maroc a confirmé à L'Usine Nouvelle à l'occasion du récent congrès AMT à Tanger que le groupe Renault avait techniquement validé les batteries produites par Afrique Câble pour l'installation en première monte sur les véhicules assemblés dans l'usine Renault Tanger. Les Sandero exportées dans plus de 80 pays rouleront donc avec des batteries "Made in Morocco".
Alors que Renault avec ses sites de Tanger et Casablanca devrait produire 348 000 véhicules cette année, "pour Afrique câbles ce marché devrait représenter un volume d'environ 200 000 unités par an", nous a, par ailleurs, indiqué une source d'Afrique Cable, soit un doublement de l'actuelle production du site casablancais. Celui-ci fabrique déjà des batteries notamment sous la marque Electra pour le marché de la rechange.
Mais pour en arriver là, un des principaux enjeux, notamment pour convaincre Renault de s'engager durablement avec ce fournisseur, a été de sécuriser l'apport de l'entreprise en plomb recyclé.
Un travail de longue haleine piloté par les pouvoirs publics et la ministre de l'Environnement du gouvernement sortant Hakima El Haite.
Celle-ci à travers des textes de lois a rendu obligatoire en 2014 le retraitement des batteries usagés (plus de 650 000 par an) et mis en place une écotaxe de 150 dirhams (14 euros) pour les acheteurs de produits neufs ne rapportant pas leurs vieilles batteries. Les trois producteurs marocains (outre Afrique câble, Techna et Almabat) contribuant par ailleurs à hauteur de 22 dirhams par batterie au fonctionnement de la filière organisée sous le label "Ecosystème" du ministère de l'Industrie.
Ce dispositif a été accompagné aussi d'une interdiction d'exportation des batteries usagées pour stopper leur "évaporation". Celles-ci par des filières plus ou moins formelles partaient en effet souvent sur le marché mondial, asséchant la ressource en matière première pour les industriels marocains.
Situé dans le quartier de Sidi-Bernoussi à Casablanca, le site d'Afrique Câble est étendu sur une plateforme de trois hectares. Il possède une capacité de traitement d'environ 10 000 tonnes de batteries usagées, après son investissement récent
La société qui produit également des câbles pour les réseaux téléphoniques aériens et souterrains a désormais une capacité de production supérieure à 500 000 batteries.
Côté collecte, l'entreprise dans le cadre de la mise en place de la filière a notament signé des conventions avec l’Association de la zone industrielle Izdihar ou encore le Centre de tri de Sidi Bernoussi, mais travaillera aussi avec le secteur informel.
A noter enfin que ce projet, parmi d'autres, va permettre à Renault de renforcer son sourcing local car les batteries montées sur son site de Tanger étaient importées. Le groupe français dans le cadre de ses accords avec les pouvoirs publics marocains s'est engagé à porter son taux d'intégration de 40% aujourd'hui à 65% di'ci à 2023.
Pierre-Olivier Rouaud à Tanger, avec Nasser Djama
SUR LE MÊME SUJET
- Maroc : démarrage imminent de l'usine Acome de Tanger
- Maroc : Zéro émission et zéro rejet pour l'usine de Renault Tanger
- Après avoir embauché 600 personnes cet été, l'usine Renault Tanger va produire la Logan Break en 2017
- Maroc : Valeo investit plus de 50 millions d'euros dans une nouvelle plateforme industrielle à TangerMed
- Maroc : le secteur automobile vise les 10 milliards d'euros en 2020
- En vidéo : au Maroc un partenariat public privé est nécessaire pour une meilleure valorisation des déchets, selon Hakima El Haite,
- Climat : "le Maroc a un rôle important à jouer pour arriver à un accord lors de la COP21 à Paris", selon Hakima El Haite, ministre de l'Environnement
- Polémique sur l'importation des déchets au Maroc : "Nous n'avons pas été assez didactiques" selon Mohamed Chaïbi, président des cimentiers
Automobile : des batteries "Made in Morocco" sur les voitures fabriquées par Renault à Tanger
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir