Autolib’ gagne du terrain et fait des émules
Les succès d’Autolib et de ses autres services de véhicules en partage dopent les projets liés aux activités de stockage d’électricité du groupe Bolloré.
Trois ans après son lancement à Paris et dans les communes riveraines, Autolib’, le premier service au monde de véhicules électriques en partage, est un succès dépassant les espérances initiales. Selon un bilan dressé mercredi 28 janvier par Vincent Bolloré, PDG du groupe éponyme qui met en œuvre le service, Autolib’ a depuis sa création en décembre 2011 rassemblé quelque 200 000 usagers et compterait aujourd’hui environ 70 000 abonnés réguliers à l’année. 14 000 locations sont effectuées quotidiennement pour des trajets d’une durée moyenne de 36 minutes et d’une longueur médiane de 9 kilomètres.
Le service ne cesse de monter en puissance. "Nous disposons aujourd’hui de 2 900 véhicules. Ce chiffre en augmentation d’une centaine d’unités par mois selon les besoins devrait atteindre 3 500 voitures en Île-de-France en 2016", a indiqué Vincent Bolloré. L’ajout de station supplémentaire (ndlr : actuellement 887 stations comprenant au moins cinq bornes de recharge) permettra de disposer de 6 000 bornes en 2016 a précisé en substance le patron du groupe Bolloré.
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Bientôt à Londres et Indianapolis
Né à Paris, Autolib’ gagne de plus en plus de terrain en périphérie de la capitale. "Nous avons largement dépassé la petite couronne, s’est félicitée Marie-Pierre de la Gontrie, présidente du Syndicat Autolib’ Métropole. 71 communes adhèrent au service et nous en avons une vingtaine sur le pas de la porte pour 2015."
Pour rassembler et fidéliser ses abonnés Premium, c’est-à-dire ses abonnés à l’année, et accroître la qualité de sa prestation, Autolib’ va créer son propre club. Son objectif est double. Il s’agit d’abord de s’appuyer sur cette communauté pour améliorer l’équilibrage. "Par un jeu de gain de points nous encourageons nos utilisateurs à nous rendre service en ramenant les voitures à certains endroits afin que les usagers puissent trouver nos voitures là où ils en ont besoin", a détaillé Vincent Bolloré. Les points seront convertibles en cadeaux ou en dons auprès de deux fondations.
L’autre fonction du club vise à améliorer la propreté. Dans ce cadre les membres du club seront invités à signaler toute anomalie (salissures, dégradations).
Egalement présent à Lyon et à Bordeaux avec respectivement 250 et 200 Bluecar à l’horizon 2015, le groupe Bolloré cherche à étendre son service d’auto-partage à d’autres agglomérations. "Notre intérêt est toutefois de nous développer hors de l’Hexagone, a affirmé Vincent Bolloré. Nous avons la capacité de lancer le service dans deux villes chaque année. En 2015, ce sera Londres et Indianapolis. En 2016, nous nous concentrerons sur Singapour et Los Angeles."
Pour faire face à sa croissance, Autolib’ coopère avec Renault. Ainsi des Twizzy, le petit modèle électrique du constructeur national, rejoindra la flotte de Bluecar de Lyon alors que la fabrication de ces dernières débutera en juin dans l’usine Renault de Dieppe (Seine-Maritime).
En décembre, le groupe Bolloré a lancé Utilib’, un service d’auto-partage spécifiquement dédié aux commerçants et artisans de Paris et de l’Île-de-France. Ce service fonctionne avec une trentaine de véhicules Bluecar spécialement aménagés pour offrir un coffre de 900 litres mais ce parc atteindre 150 voitures en mars.
En quête d’équilibre des comptes
Cette nouvelle prestation contribuera à équilibrer les comptes du service Autolib’ qui, selon Vincent Bolloré, restent déficitaires : "En Île-de-France, Autolib’ nous coûte environ quatre millions d’euros par mois. Il ne nous manque pas beaucoup pour atteindre l’équilibre. Il faudrait compter environ 82 000 abonnés."
Patrick Désavie
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