Au salon de la confiance numérique, l'expertise française a tiré son épingle du jeu

Le salon Trustech de la confiance numérique s'est tenu à Cannes du 29 novembre au 1er décembre. Parmi les 400 exposants, l'Imprimerie Nationale, Gemalto et la PME angevine Evolis sont sortis du lot. Revue de détail de leurs innovations.

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Au salon de la confiance numérique, l'expertise française a tiré son épingle du jeu
le Nautilus, de l'Imprimerie Nationale

Nouveau nom, nouvelle localisation. Pour sa 31ème édition, l'ex salon Cartes qui se tenait jusqu'ici à Villepinte (Seine-Saint-Denis) a migré à Cannes au Palais des festivals sous le nouveau nom Trustech. Un moyen pour les organisateurs de repositionner leur événement sur le segment plus prometteur et vendeur de la confiance numérique. Leurs exposants voient en effet au-delà du cadre trop spécifique de la carte à puce, désormais trop étroit pour embrasser les nouvelles révolutions technologiques et marketing dans le domaine de la sécurité électronique (biométrie, identité numérique, Cloud et Internet des objets, cybersécurité)... Parmi les 400 exposants présents, trois acteurs français ont tiré leur épingle du jeu.

Le «mobile banking» sécurisé par la reconnaissance faciale

Gemalto, un des leaders mondiaux des cartes à puce, faisait la démonstration sur son stand d'une application de «mobile banking» sécurisée grâce à la reconnaissance faciale. Plutôt que taper un code PIN pour s'identifier et être autorisé à réaliser un virement, le client prouve son identité en prenant une vidéo de son visage en mouvement (afin d'éviter toute fraude à partir d'une photo). La reconnaissance faciale à partir des smartphones affiche une fiabilité suffisante pour un usage grand public.

Moins d'une fois sur 10, l'utilisateur n'est pas reconnu du premier coup. Il lui suffit alors de réitérer l'opération. Et une fois sur 50 000, son visage pourrait être confondu avec celui de quelqu'un d'autre. Pour renforcer la sécurité de la solution, les experts de Gemalto précisent que toutes les données (photos, vidéos) et traitements liés à la reconnaissance faciale sont réalisés au sein du smartphone et non sur des plateformes informatiques distantes.

Des passeports quasiment infalsifiables

Autre innovation remarquable: le nouveau passeport ultra sécurisé, le Nautilus, de l'Imprimerie Nationale. Le livret contient une page particulière, fabriquée à base d'un polymère, le polycarbonate. Dans une épaisseur de 0,8 mm, elle embarque une antenne miniaturisée et des composants électroniques où sont stockés à la fois les données d'identité de l'individu (nom, prénom, date et lieu de naissance...) ainsi que ses données biométriques (photos, empreintes digitales....) de manière chiffrée. La charnière qui permet de relier les pages intègre également des composants de sécurité et notamment une image spécifique pour chaque gouvernement. Malgré la technologie embarquée, un tel passeport est prévu pour tenir 10 ans.

"Aujourd'hui, le titre d'identité sert uniquement à prouver son identité. Demain, ce sera véritablement un support d'identité numérique qui ouvrira l'accès aux services de l'e-administration. On pourra s'identifier sur les réseaux, payer ses impôts en ligne, régler le médecin.... Il y a une course technologique pour le rendre plus sûr", explique Romain Galesne-Fontaine, directeur des relations institutionnelles. Un tiers des effectifs de l'imprimerie nationale est consacré à la R&D. L'entreprise a renforcé ses compétences en rachetant en 2014 le fournisseur de composants électroniques sécurisés pour carte à puce, SPS, basé à Rousset dans les Bouches-du-Rhone. Le marché est en pleine croissance. Selon un rapport de la Banque Mondiale, 1,5 milliard d'habitants dans le monde ne disposent pas de titres d'identité.

Des cartes personnalisées

Durant les trois jours du salon, le stand d'Evolis était pris d’assaut par les clients étrangers. Cette PME basée à Angers (77 millions d'euros de chiffre d'affaires pour 330 salariés) exposait ses imprimantes capables de personnaliser des badges et des cartes plastiques avec une grande qualité d'image. Ses références sont aussi nombreuses que variées: les cartes de paiement d'Intermarché, le pass Navigo de la RATP, les cartes d'électeur de la Tanzanie, les cartes européennes d'assurance maladie de la Pologne...

Dans une industrie qui subit de plein fouet la guerre des prix, Evolis se distingue en misant sur des technologies haut de gamme. Ses imprimantes permettent une impression à l'unité en qualité offset compatible avec un grand nombre d'encodage (piste magnétique, puce avec ou sans contact...). "La production et la conception sont totalement réalisés en France", explique son PDG Emmanuel Picot. Cela ne l'empêche pas de rester compétitive. Elle vient de remporter un contrat en Chine pour la vente de 400 imprimantes auprès de la Province de Shandong à la barbe des concurrents américains et asiatiques. Ses imprimantes vont produire des cartes capables de faire à la fois carte de paiement et carte de sécurité sociale pour des dizaines de millions d'usagers potentiels.

Le secret d'Evolis est double. En développant des briques technologiques réutilisables d'une imprimante à l'autre, elle a bâti une large gamme de produits sans pour autant démultiplier ses coûts. La forte mutualisation des pièces lui permet de réaliser des économies d'échelles significatives. "Cela nous procure des volumes suffisants pour pouvoir négocier auprès de nos fournisseurs et ensuite de pouvoir être agressif sur les prix", explique son pdg. Par ailleurs, elle a modernisé et agrandi son usine basée à Angers en réorganisant les flux de production selon les règles du lean manufacturing. Résultat: Evolis affiche une profitabilité de près de 13% et un chiffre d'affaires en croissance de 15% par an ces dernières années. Elle réalise 90% de son chiffre d'affaires à l'export. Au salon des industries de la cartes à puce, beaucoup aimerait en dire autant.

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