Au moins 3,5% de croissance non agricole au Maroc en 2014, selon Bank Al Maghrib

La banque centrale marocaine compte en 2014 sur une poursuite de la reprise des activités non agricoles et sur un taux de croissance pour l'ensemble de l'économie de 2,5% à 3,5% . Son conseil réuni cette semaine à Rabat a décidé de laisser son taux directeur inchangé à 3%. Bank Al Maghrib pourrait susciter en 2014 un fond dédié aux PME et ETI.

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Au moins 3,5% de croissance non agricole au Maroc en 2014, selon Bank Al Maghrib
Le Conseil de Bank Al-Maghrib a laissé son taux directeur inchangé à 3%

Au Maroc, l’activité non agricole qui a enregistré un trou d’air en début d’année devraient se redresser en 2014. C’est ce qui ressort des anticipations de la Banque centrale du Maroc

A l'issue de son conseil du 17 décembre présidé par son Wali (gouverneur) Abdellatif Jouahri, celle-ci a indiqué que la croissance globale du royaume en 2014, "selon les prévisions préliminaires de Bank Al Maghrib et sous l’hypothèse d’une campagne céréalière moyenne de 70 millions de quintaux", devrait s’établir dans une fourchette allant de 2,5% à 3,5%. L'agriculture, très dépendante des variations de la pluviométrie, compte encore pour environ 15% du PIB du royaume marocain ce qui explique son fort impact sur l'activité économique.

La croissance globale prévue pour 2014 comporte "une amélioration du PIB non agricole entre 3,5% et 4,5%". Cette année, celui-ci n'avait progressé que de 2,2% au premier semestre puis 2,8% au second, selon BAM. Cette accélération se confirmerait donc. Pour rappel, ces activités non agricoles avaient progressé fortement en 2012, à savoir +4,5% sur l'année. Et donc marqué une nette décélération début 2013, notamment dans des secteurs comme la construction au sens large.

Au premier semestre 2013, selon BAM, la croissance globale du pays s’est établie à 4,4% , recouvrant une très forte progression de 20,3% de la valeur ajoutée agricole et donc de 2,2% seulement des activités non agricoles. "Cette évolution s’explique par la contraction pour le troisième trimestre consécutif de la valeur ajoutée des activités secondaires, sous l’effet notamment de la contreperformance des industries extractives, du BTP et de la production d’électricité et d’eau".

Recul des recettes fiscales

Au deuxième semestre 2013, le PIB devrait enregistrer un bond de 5%, lié toujours à la forte hausse de la valeur ajoutée agricole et à la relative amélioration des activités non agricoles (+2,8%). Au total, la croissance de l'économie pour 2013 devrait se situer entre 4,5% et 5%.

Investissement en hausse
Au deuxième trimestre 2013, l’investissement a cru de 2,4% après deux trimestres d’évolution négative, note BAM pour qui "son évolution à fin décembre sera affectée par la décision du Gouvernement de geler les crédits ouverts et non engagés au 31 octobre 2013". Selon les résultats trimestriels de l’enquête mensuelle de Bank Al-Maghrib dans l’industrie pour le troisième trimestre 2013, 70% des industriels qualifient le climat général des affaires dans leur branche de moyen et 18% de bon contre 76% et 12% au deuxième trimestre. Les données monétaires indiquent une amélioration de 1,4% des crédits à l’équipement à fin octobre et une hausse de 6% des importations de produits finis d’équipement.

BAM souligne par ailleurs qu'en matière de finances publiques, à fin octobre le déficit budgétaire s’établissait à 46,8 milliards de dirhams (4,16 milliards d'euros) contre 40,6 milliards un an auparavant. « Cette évolution s’explique par l’augmentation des dépenses globales, notamment celles d’investissement et des autres biens et services, parallèlement au recul des recettes fiscales, principalement celles de l’IS et des droits de douane », note la banque centrale.

Selon elle, le coût de la compensation (subventions aux produits de base, surtout les carburants) a reculé de 22,4% à 35,6 milliards de dirhams. Résultat, à fin décembre 2013, "sous l’effet de l’effort de régulation des dépenses, de la mobilisation des dons ainsi que de la baisse des charges de compensation", le déficit public devrait avoisiner 5,5% du PIB contre 7,6% en 2012.

Dans le projet de loi de finance du Maroc actuellement en phase finale de discussion parlementaire, le chef du gouvernement Abdeliliah Benkirane a retenu une hypothèse de croissance de 4.2% et un déficit public sur l'année de 4,9%. Des hypothèe que le FMI vient pour l'essentiel de valider dans une communiqué publié le 19 décembre faisant suite à une mission au Maroc.

En matière d’inflation, l’indice des prix à la consommation est revenu, en glissement annuel, de 1,7% en moyenne au troisième trimestre à 1,5% en octobre, enregistrant ainsi un taux de 2,1% sur les dix premiers mois de l’année. « L’inflation devrait se situer à 2,1% en 2013, à 2,5% en 2014 et à 2% au terme de l’horizon, soit le premier trimestre 2015 ». Un niveau raisonnable qui explique que la BAM ait décidé de laissé son taux directeur, plutôt accommodant, inchangé à 3%.

CREDIT AUX PME

Alors que la distribution du crédit à l'économie devrait progresser de 3,5% sur l'année, à noter aussi que Abdellatif Jouahri a annoncé le 17 décembre la création par BAM d’un mécanisme de refinancement des banques mettant en place de crédits pour certains type de PME. Ce système qui pourrait mobiliser des financements internationaux devrait être opérationnel en mars 2014, et mobiliser in fine 3 à 4 milliards de dirhams sur trois ans. De quoi donner de l'air, notamment à des entreprises solvables traversant des difficultés conjoncturelles, et jusqu'à 500 millions de dirhams de chiffre d'affaires (45 millions d'euros) contre 150 millions pour les outils actuels.

Enfin, le Maroc devrait en 2014 adopter une nouvelle loi bancaire, pour notamment mettre en place les outils adaptés au développement de la finance islamique. Et, cela reste à confirmer, une mesure d'amnistie pour les exilés fiscaux. La fuite de capitaux non déclarés s'se chiffrerait au total au Maroc à plus de 30 milliards de dirhams.

Pierre-Olivier Rouaud

Léger mieux sur les comptes extérieurs
Bank Al Maghrib relève à fin octobre une atténuation de 3,4% du déficit commercial, une légère amélioration (+0.5%) des transferts des MRE (marocains résidents de l’étranger) des recettes du tourisme (+1,6%) et une forte progression des investissements direct étrangers (+18,8%).
Dans ces conditions, le déficit du compte courant devrait s’établir à 7,4% du PIB fin 2013 contre 10% en 2012. L’encours des réserves internationales nettes se situe à 145,4 milliards de dirhams, soit 4 mois et 5 jours d’importations « et devrait s’y maintenir d’ici la fin de l’année », selon BAM

 

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