"Au-delà de 60 A320 par mois, il faudra envisager des moyens industriels supplémentaires", selon le pdg d’Airbus
La production de soixante A320 par mois, contre 42 aujourd’hui, commence à être envisagée par le pdg d’Airbus, Fabrice Brégier. Au-delà, le groupe aéronautique devrait procéder à des investissements industriels.
Mis à jour
28 mai 2015
La cadence de production devient frénétique. De 16 exemplaires de son monocouloir A320 produits sur l’ensemble de l’année 1988, Airbus est passé à une moyenne mensuelle de 26 en 2005, puis 35 en 2010, pour arriver à 42 début 2015. La cadence de 46 sera atteinte d’ici la fin de cette année. Et Fabrice Brégier, le pdg du groupe, dans une interview accordée à L’Usine Nouvelle, à paraître le 11 juin dans notre dossier spécial Bourget, parle pour la première fois du rythme de… 60 appareils fabriqués chaque mois.
"Nous en sommes aujourd'hui à quarante-quatre A320 produits chaque mois, bientôt à 50 début 2017, explique Fabrice Brégier. Nous avons le potentiel commercial pour aller encore au-delà". Et d’ajouter dans la foulée : "Si nous étions amenés, comme certains experts le disent à monter bien au-delà de 60 exemplaires, il faudrait envisager des moyens industriels supplémentaires".
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Quatre sites mobilisés Dans le monde
Cela suggère-t-il la nécessité de construire une nouvelle ligne d’assemblage, alors même que le groupe inaugure le 14 septembre prochain sa nouvelle usine de Mobile (Etats-Unis) ? A priori, non : "cela signifie plutôt que nous devrons procéder à des investissements industriels sur les sites existants", indique une source interne. Autrement dit, de nouveaux bâtiments, de nouveaux outils, mais pas un nouveau site sorti de terre.
Comment Airbus compte répartir sa production croissante de l’A320 ? Avec une cadence prévue de 4 appareils par mois, l’usine américaine d’Airbus – dont le premier appareil sortira début 2016 – permettra au groupe d’atteindre la cadence 50. Aujourd’hui, la production est assurée avant tout par les lignes d’assemblage de Toulouse (avec 17 A320 mensuels) et d’Hambourg en Allemagne (25 A320 mensuels) et dans une moindre mesure par celle de Tianjin en Chine (4 A320 mensuels). "La cadence 60 peut être atteinte avant tout en poussant les sites américains et chinois à leur maximum, soit 8 appareils mensuels chacun", précise une source interne.
La supply chain suivra-t-elle le rythme ?
Les propos du patron d’Airbus résonnent avec ceux de John Leahy, le directeur commercial du constructeur d'avions, prononcés ce jeudi 28 mai lors d’une journée sur l'innovation organisée par l'avionneur : "la demande du marché est là" qui pourrait absorber une cadence mensuelle supérieure à soixante A320. Une hausse de cadence qui s’explique par le succès de ce monocouloir ainsi que de sa version remotorisée (l’A320neo) : le programme cumule 11 700 commandes, 6544 livraisons, et peut s’enorgueillir d’un carnet de commandes de 5144 appareils restant à produire.
Mais les dirigeants restent prudents sur le calendrier de cette hausse des cadences. Tous tentent de répondre à cette question cruciale : la chaîne d’approvisionnement d’Airbus peut-elle tenir le rythme de plus de soixante A320 produits chaque mois ? Lorsqu'on sait que la moindre pièce manquante peut faire dérailler des livraisons d’appareils dans un secteur qui fonctionne en flux tendu, afin de limiter les coûts de production, on comprend la prudence de l’avionneur.
Olivier James
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