Atos confirme son intérêt pour DXC Technology
Atos a annoncé le 7 janvier avoir approché son concurrent américain DXC Technology en perspective d'un rachat. L'opération pourrait devenir la plus grande acquisition jamais menée par le spécialiste français du numérique.
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\ 14h53
Mis à jour 07 Janv. 2021
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07 janvier 2021
Atos envisage une nouvelle acquisition de grande ampleur. Jeudi 7 janvier, deux sources proches du dossier ont rapporté à Reuters que l'entreprise française souhaitait s'offrir DXC Technology avec une proposition le valorisant à plus de 10 milliards de dollars dette incluse (soit environ 8,2 milliards d'euros). Dans un communiqué, le spécialiste des services du numérique confirme avoir approché son concurrent américain.
"Créer un leader des services digitaux"
Atos "confirme avoir approché DXC Technology concernant une transaction amicale potentielle entre les deux groupes afin de créer un leader des services digitaux bénéficiant d’une envergure mondiale, et combinant leurs talents et capacité d’innovation respectives." Le groupe précise qu'à ce stade, "il n’existe aucune certitude que cette approche débouchera sur un accord ou une transaction."
L'entreprise ne donne pas plus de détails sur sa proposition. Une opération à 8,2 milliards d'euros représenterait en tout cas la plus grosse acquisition jamais menée par Atos qui réalisait 12 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2019.
Dette croissante chez DXC
Ancienne filiale de Hewlett Packard Enterprise, DXC Technology a été fondé en 2017. En 2019, l'entreprise américaine enregistrait un chiffre d'affaires de 20,75 milliards de dollars (16,9 milliards d'euros) tandis que sa dette s'élevait à 7,4 milliards de dollars (6,03 milliards d'euros). En 2020, les ventes ont baissé à 16 milliards d'euros tandis que la dette continuait d'augmenter à 8,1 milliards d'euros.
En 2019, pour tenter de redresser ses comptes, DXC bouclait la vente de sa division santé pour 5 milliards de dollars. L'entreprise a encore annoncé le 6 janvier son intention de céder l'unité Fixnetix qui procure des services aux banques et aux fonds d'investissement. "DXC est trop petit pour évoluer seul dans un environnement à faible marge", a déclaré l'une des sources à Reuters.
Les discussions en sont encore à un stade préliminaire et il n'y a aucune certitude qu'un accord soit conclu, ont indiqué les sources. À la Bourse de Paris, le titre Atos a creusé ses pertes après cette information et reculait de 2,3 %. À New York, l'action DXC s'envolait de 17 % dans les transactions en avant-Bourse.
Plus de poids aux États-Unis pour Atos
L'opération permettrait à Atos de renforcer sa présence aux États-Unis, en lui donnant accès à un large éventail de clients et de produits, notamment des applications d'analyse et de cloud ainsi que des services d'externalisation informatique. L'acquisition entraînerait également des synergies et des économies pour Atos qui s'est construit par une succession de rachats.
En 2018, le groupe français a déboursé 2,8 milliards d'euros pour racheter la société américaine de services informatiques Syntel, ce qui constitue jusqu'à présent sa plus grosse acquisition. Atos a multiplié ces derniers mois les opérations de rachat dans les secteurs tels que la cybersécurité, l'intelligence artificielle et le conseil numérique. Le groupe français ambitionne de faire progresser son chiffre d'affaires de 5 % à 7 % à moyen terme.
Avec Reuters (Pamela Barbaglia à Londres, avec Mathieu Rosemain à Paris, Blandine Hénault pour la version française, édité par Gwénaëlle Barzic)