[Assises de la mobilité] Les camions vont devoir passer à la caisse
Le débat sur une nouvelle Ecotaxe est relancé à la veille de l’ouverture des Assises de la mobilité. La ministre des transports, Elisabeth Borne veut faire payer les camions en transit. Nicolas Hulot l’a confirmé ce matin.
Les transporteurs routiers se sont mobilisés ce matin – lundi 18 septembre – contre la réforme du travail. Ils pourraient bouger à nouveau si les Assises de la mobilité qui s’ouvrent demain mardi 19 septembre au Palais Brongniart remettaient l’Ecotaxe sur le tapis. Car le gouvernement entend bien faire payer le transport routier pour l’utilisation des infrastructures routières.
Aujourd’hui, les camions sont loin de contribuer financièrement à hauteur des dommages qu’ils engendrent (réfection des routes largement détériorées par le passage des poids-lourds, pollution). Et dans les colonnes du JDD, la ministre des Transports, Elisabeth Borne compte "faire payer les poids lourds qui transitent par notre réseau sans participer à son financement". Mais, il n’est pas question de revivre le fiasco de l’Ecotaxe qui aurait dû rapporter 1 milliard d’euros à l’Etat pour financer les projets et la modernisation des infrastructures de transport.
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A l’époque, face à la grogne des "Bonnets rouges", le gouvernement avait préféré capituler. Certes, ce concept n’était pas parfait. Il avait été mal négocié par le gouvernement précédent, mais il avait au moins le mérite d’amorcer un mouvement déjà présent dans de nombreux pays européens.
Relancer le fret ferroviaire, un vœu pieu
Les poids-lourds polluent et selon le principe du pollueur-payeur, il est normal qu’ils acquittent une taxe. Celle-ci été transférée sur le prix du carburant et touche les automobilistes en épargnant des camions étrangers en transit capables de faire le plein de gazole avant de passer la frontière. Et que dire des routes secondaires, endommagées par les camions en transit évitant ainsi de payer l’autoroute…
Renchérir le coût du transport routier, veut dire développer les solutions alternatives. "L’écotaxe, telle quelle, ne reviendra pas. En revanche, il est normal qu’un jour le transport routier contribue à l’effort. Encore faut-il qu’il y ait une stratégie d’ensemble permettant un report modal vers le fret ferroviaire, sans pour autant mettre le fret routier dans une impasse", a déclaré ce matin Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, dans les colonnes de notre confrère Libération.
Nicolas Hulot et Elisabeth Borne répètent depuis des mois qu’il faut relancer le fret ferroviaire. D’autres gouvernements dans le passé avaient émis ce souhait, sans jamais se donner les moyens d’arriver à des résultats tangibles. Ces Assises de la mobilité qui devraient déboucher sur une loi en début d’année prochaine seront l’occasion de mettre à exécution ces nouvelles ambitions. Mais il est à craindre qu’il s’agisse d’un vœu pieu.
Les obstacles sont nombreux, à commencer par la situation de Fret SNCF, récemment épinglée par la Cour des comptes pour un endettement abyssal, malgré une activité en forte perte de vitesse et des moyens réduits de moitié. Sans parler d’un réseau qui lui laisse peu de place, et d’une désindustrialisation de la France qui ne facilite pas son développement.
Autre mode de transport plus en ligne avec la lutte contre la pollution et le réchauffement climatique : le fluvial. Lui aussi reste marginal et le grand projet qui devait permettre de supprimer des camions entre le Nord et l’Ile-de-France, le canal Seine-Nord, est de nouveau sur la sellette.
Doit-on attendre l’arrivée de la route électrique pour espérer voir la part du transport de fret se réduire drastiquement dans l’ensemble des émissions polluantes ? Les Assises de la mobilité nous apporterons peut-être un début de réponse.
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