Assemblée générale décisive pour Telecom Italia
MILAN (Reuters) - Les actionnaires de Telecom Italia se retrouvent vendredi pour une assemblée générale cruciale où ils devront se prononcer sur une proposition d'éviction de l'ensemble du conseil d'administration, jugé trop favorable à Telefonica par des investisseurs dissidents.
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\ 20h48
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Sous la houlette de son nouvel administrateur délégué, Marco Patuano, l'opérateur historique cherche à redresser son activité en modernisant son réseau en Italie et à céder ses actifs pour réduire son endettement qui dépasse les 28 milliards d'euros.
Les actionnaires dissidents emmenés par l'homme d'affaires Marco Fossati craignent que le groupe ne brade sa filiale brésilienne de téléphonie mobile TIM Participacoes, concurrente de la filiale Vivo de Telefonica qui domine le marché brésilien.
Ils dénoncent aussi la récente décision de Telecom Italia d'émettre pour 1,3 milliard d'euros d'obligations convertibles - qui aura pour effet de diluer leur participation - et la vente de ses 22,7% dans Telecom Argentina pour 960 millions de dollars (713 millions d'euros).
Le vote de vendredi oppose Marco Fossati, troisième actionnaire de Telecom Italia avec 5% du capital, au véhicule d'investissement Telco, contrôlé par Telefonica et qui comprend également des institutionnels italiens. Avec ses 22,4%, Telco a nommé la majorité des administrateurs actuels.
ISSUE INCERTAINE
Sur le papier, Fossati semblait avoir peu d'espoir de l'emporter mais il a reçu depuis le soutien de deux cabinets de conseil aux investisseurs - ISS (groupe MSCI) et Glass Lewis -, ce qui rend l'issue du vote plus incertaine.
A ce jour, plus de 53% des actionnaires de Telecom Italia se sont enregistrés pour l'assemblée générale, ce qui signifie que Telco devra avoir le soutien d'autres investisseurs pour repousser la tentative de putsch.
Pour être adoptée, la proposition doit recueillir les suffrages d'une majorité de 50% plus une voix.
Le groupe de gestion américain BlackRock, devenu cette semaine le deuxième actionnaire de Telecom Italia avec près de 10% du capital, n'a pas dévoilé ses intentions et Telefonica a dit n'avoir passé aucun accord avec lui.
"On est plus près de la victoire que ce qu'on aurait pu imaginer", a déclaré Marco Fossati au journal Corriere della Sera cette semaine. "Mais même si le conseil reste en place, le fait d'avoir la plupart des fonds avec nous constitue un signal."
Telefonica, le plus grand groupe télécoms d'Europe, détient 66% de Telco et a récemment obtenu de pouvoir reprendre à partir de 2014 les participations de ses partenaires institutionnels italiens, Generali, Intesa Sanpaolo et Mediobanca.
En conséquence de cet accord, l'autorité brésilienne de la concurrence a intimé au groupe espagnol de vendre sa participation indirecte dans TIM Participacoes - que Telecom Italia contrôle à hauteur de 67% - ou de trouver un partenaire pour sa propre filiale Vivo.
La capitalisation boursière de Vivo avoisine les 20 milliards de dollars et celle de TIM Participacoes est d'environ 12 milliards.
Selon des sources au fait du dossier, Telefonica a pour idée de démanteler TIM Participacoes et de partager ses actifs et son réseau entre Vivo et les deux autres opérateurs mobiles du Brésil, America Movil et Oi.
Véronique Tison pour le service français