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A Pékin ce 6 décembre 2013, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et son ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, ont vanté la coopération nucléaire France- Chine, d’hier et de demain. Les chinois, eux, n’ont pas caché leur ambition de faire reconnaître le nucléaire chinois "dans le monde entier".
Arnaud Montebourg n’était encore jamais venu en Chine. Il y a trouvé au moins un motif de satisfaction. "Le point commun entre la France et la Chine est de considérer que le nucléaire est une filière d’avenir", a lancé le ministre du Redressement productif, devant une petite centaine d’entreprises chinoises et françaises du nucléaire réunies pour le sommet anniversaire des 30 ans du partenariat franco-chinois dans le nucléaire civil à Pékin. Sur l’estrade derrière le ministre, le slogan du sommet résume à lui seul le programme : "Une coopération mutuelle bénéfique tournée vers l’avenir". Pour la France, pas question de laisser passer le juteux marché chinois. En visite officielle pour cinq jours en Chine, le chef du gouvernement est surtout là pour vendre le savoir-faire français dans le nucléaire. Histoire de conserver une longueur d’avance alors que la France était le premier pays occidental, en 1983, à se lancer dans le nucléaire civil dans l’empire du milieu.
Un marché en Chine
Ce marché est crucial. La Chine dispose déjà de 17 réacteurs nucléaires en exploitation. 30 autres sont en construction, pour une capacité de 32 GW. "Le parc chinois devrait être de la même taille que celui de la France en 2020", souligne Jean-Marc Ayrault, avant de visiter, dimanche 8 décembre, le chantier des deux EPR, à Taishan au sud de la Chine. Il est accompagné d’Henri Proglio, le PDG d’EDF.
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Pour les Français, plusieurs contrats sont encore en négociation. A Taishan, la construction de deux réacteurs supplémentaires, à côté de Taishan 1 et 2, est toujours en discussion. L’installation d’une usine de traitement des déchets radioactifs, en partenariat avec Areva, est aussi en pourparlers depuis avril dernier.
Développement commercial dans des pays tiers
Mais côté chinois, les autorités ne cachent pas qu’elles veulent une "coopération gagnant-gagnant". "Notre coopération dans le nucléaire a 30 ans. Nous sommes maintenant prêts à travailler ensemble pour explorer des marchés tiers", estime Li Keqiang, le Premier ministre chinois. Une démarche déjà engagée en Grande Bretagne. C’est un consortium conduit par EDF, en partenariat avec les Chinois CGN et CNNC notamment, qui a été désigné pour construire les deux EPR de Hinkley point. Pékin souhaite aussi développer conjointement avec EDF et Areva un réacteur de moyenne puissance. "Il y a trente ans, nous démarrions. Dans trente ans, j’espère que le nucléaire chinois sera connu du monde entier", assure le ministre chinois de l’Industrie. L’ambition est claire.
"Notre partenariat est loin d’avoir épuisé tout son potentiel de développement de réacteurs communs", estime Jean-Marc Ayrault, qui juge que la coopération "a de l’avenir" en la matière. Arnaud Montebourg y voit l’occasion "d’éviter d’être des concurrents mais des alliés" avec les électriciens chinois.
Nuances franco-françaises
S’ils sont unis pour vendre le nucléaire français, le chef de gouvernement et son ministre le sont en revanche bien moins sur le nucléaire en France. Lors de son discours, Arnaud Montebourg a jugé que le nucléaire représentera "toujours la moitié au minimum" de l’approvisionnement en énergie de la France. Une nuance de taille par rapport à l’objectif fixé par François Hollande. Doutes sur la possibilité de réaliser ? Le Premier ministre s’en tient, lui, à la version officielle : la part du nucléaire représentera 50 % de la production d’électricité française en 2025 et restera "la plus élevée au monde". La transition énergétique est "un travail progressif, une équation à plusieurs paramètres. Certains de ces paramètres, nous ne les maîtrisons pas", détaille un peu plus tard le ministre du Redressement productif. A peine son discours terminé, Arnaud Montebourg s’est tout de même empressé de glisser un mot à l’oreille de Jean-Marc Ayrault. "Tu vois, j’ai été très modéré !"
Solène Davesne, envoyée spéciale à Pékin
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