Arnaud Montebourg, désormais chouchou des patrons
Alors que ses collègues de Bercy sont chahutés par les débats sur la fiscalité, Arnaud Montebourg a fait le plein au Medef.
Et si c’était lui qui finalement maintenait le lien entre le gouvernement et les entreprises ? Depuis un an, Arnaud Montebourg a remisé ses déclarations enflammées contre la direction de PSA ou celle d’Arcelor Mittal, lors de la fermeture des haut-fourneaux de Florange, qui avait crispé le patronat. Alors que Pierre Moscovici et Bernard Cazeneuve se retrouvent pris dans la tourmente et du "ras-le-bol fiscal" des chefs d’entreprises, le ministre du Redressement productif s’est rallié les faveurs des patrons. Ce mardi 29 octobre, son intervention pendant deux heures au siège du Medef a fait le plein. "Il y a de la méfiance chez les entreprises. Il faut que notre environnement soit simplifié et stabilisé", résume Pierre Gattaz, le président du Medef. Devant les chefs d’entreprises, Arnaud Montebourg sait choisir ses arguments. "La question du coût de production est au cœur de notre politique", assure le ministre du Redressement productif.
Les moyens d’actions restent pourtant limités. La commande publique ? Elle doit s’ouvrir davantage aux innovations, qui ne représentent que 2 % des achats. "On me dit que l’Europe ne le permet pas. Mais comment se fait-il que l’Allemagne arrive à 70 % de produits allemands sélectionnés dans ses appels d’offres, contre 15 pour les produits français en France", estime le ministre, applaudi par quelques chefs d’entreprises. Autre sujet : celui du choc de simplification, attendu de pied ferme par les entreprises. Le ministère a reçu 500 propositions suggérées par des industriels. 64 ont été au final présentées et 15 retenues seulement en réunion interministérielle. Là, le ministre n’hésite carrément pas à se ranger au côté des patrons contre l’administration : "la méthode ne marche pas. On se fait bouffer par les technos", estime le ministre. Il juge qu’il faut "remettre du politique" et veut représenter ses 500 propositions de simplification au Premier ministre.
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La fiscalité, une matière sensible
Sur la fiscalité en revanche, "ce n’est pas mon dossier", souligne le ministre, avant de glisser que "c’est une matière trop sensible pour être laissée aux experts et doit être discutée politiquement". Il défend la stabilisation du crédit d’impôt recherche "même si toute mesure fiscale fabrique ses effets d’aubaine".
Pour réduire les coûts de production, il vante le crédit d’impôt compétitivité emploi. "C’est la première fois que l’on met 20 milliards d’euros pour les marges des entreprises", assure le ministre qui estime pour autant que "ce n’est pas un cadeau au patronat". "Est-ce suffisant ? Nous allons voir quand toute l’économie s’en emparera", estime le ministre, alors que la mesure entre en vigueur début 2014. Le Medef lui considère que "ce n’est qu’un premier pas". Mais les patrons font tout de même une concession. "Il est exagéré de dire que le CICE est une usine à gaz", reconnait Geoffroy Roux de Bézieux, le vice-président du Medef.
Pour redresser l’industrie française, Arnaud Montebourg réclame surtout une baisse par rapport au dollar. "L’Union européenne, c’est la dureté monétaire et la dureté budgétaire. Qui peut s’étonner qu’elle soit la seule zone en récession dans le monde", fait-il mine de s’étonner.
"Faites passer le message : qu’on nous respecte, qu’on nous aime, qu’on nous estime", lâche Pierrre Gattaz, en concluant l’échange.
Solène Davesne
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