Armement : la France maintient péniblement sa quatrième place mondiale
Avec + 13 % par rapport à l’année précédente, 2008 a constitué un bon cru en matière d’exportations d’armements tricolores. Selon le rapport au Parlement publié le 28 septembre (voir ci-dessous), les prises de commandes à l’étranger ont atteint l’an passé 6,58 milliards d’euros, meilleure performance depuis l’an 2000. Les livraisons ont reculé de 4,6 à 3,17 milliards.
Dans la décennie en cours, la France est néanmoins descendue du podium mondial, au profit de la Russie. En 2000, pic des dix dernières années, elle avait enregistré 8,15 milliards d’euros (en constants) de commandes. Sur la période 2003-2007, l’Hexagone occupe la quatrième place (7,7 % de parts de marché), devancé par les Russes (8,2 %) et talonné par Israël (5 %). Les Etats-Unis caracolent toujours en tête avec 52,3 % de parts de marché, loin devant les Britanniques (13,7 %). Avec un objectif à moyen terme fixé à 10 milliards d’euros, « nous devons rester mobilisés. Le ralentissement économique est brutal et la concurrence étrangère reste vive », clame Hervé Morin.
Le ministre n’oublie pas de rappeler que l’industrie de défense représente en France 165 000 emplois directs et autant d’emplois indirects. L’export génère plus d’un tiers du chiffre d’affaires du secteur (15 milliards d’euros), représentant ainsi plus de 50 000 emplois directs (autant d’indirects). Il améliore également la balance commerciale, avec un solde positif d’environ 4 milliards d’euros par an (importations d’armement étranger et compensations déduites), alors qu’il constitue seulement 1,6 % des exportations françaises.
Meilleurs clients 2008 : Brésil, Maroc et Arabie Saoudite
En 2008, la France a reçu des commandes de la part de 84 pays. Le Brésil arrive en pole position avec 1,4 milliard d’euros, devant le Maroc (874,3 M€) et l’Arabie Saoudite (744,5 M€). Brasilia a notamment fait l’acquisition de 50 hélicoptères Super Cougar EC725, construits par la filiale d’EADS, Eurocopter. Rabat a notamment acheté une frégate FREMM à DCNS (détenu à 25 % par Thales) et Riyad trois avions ravitailleurs multirôles A330 MRTT à Airbus. La part de l’aéronautique atteint 57 % du bilan 2008 (qui ne comprend pas la négociation avec le Brésil des 36 Rafale de Dassault).
Entre 1999 et 2008, les pays les plus fidèles à l’armement français ont été les Emirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite, la Grèce et l’Inde. Le ministère de la Défense souligne tout de même une diversification de la clientèle ces dernières années. « Nous sortons de l'idée classique de la France qui n'exporte qu'au Moyen-Orient. Elle répond désormais aux besoins de pays de l'Union européenne, asiatiques et sud-américains notamment ».
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