Arkema renforce ses positions aux États-Unis mais souffre en Bourse
Le groupe tricolore a finalisé son plan d'investissements de 110 millions de dollars au Texas pour renforcer ses activités acryliques. La dernière tranche a permis la mise en service d'une unité d'acrylate de méthyle. En parallèle, ses résultats ont décontenancé les investisseurs.
Arkema se revendique no3 mondial de l'activité acrylique.
Le chimiste français a démarré une unité de 45 000 tonnes par an d'acrylate de méthyle sur son site texan de Clear Lake (États-Unis). Ce dérivé de l'acide acrylique est employé pour la production de polymères destinés au traitement de l'eau, d'élastomères et d'autres polymères techniques, explique Arkema. Ce démarrage marque surtout l'achèvement du plan d'investissements de 110 millions de dollars (environ 83 M€) au Texas initié par le groupe français depuis 2010 pour moderniser et renforcer les capacités de sa filière acrylique outre-Atlantique. En 2012, ce plan avait déjà permis la mise en service d'une unité d'acrylate de 2-éthyle hexyle (A2EH) sur le site de Bayport, avant une augmentation des capacités d'acide acrylique à Clear Lake en juin 2013. « Avec la finalisation de ce plan d'investissement aux États-Unis, notre site de taille mondiale à Carling en France, et notre projet d'acquisition des actifs acryliques de Jurong en Chine, dont le closing est attendu début septembre, Arkema se positionne plus que jamais comme un des leaders mondiaux de la filière acrylique », commente Marie-Pierre Chevallier, qui dirige la business unité Acryliques du groupe. Arkema, qui se revendique n°3 mondial de l'activité acrylique, considère que Clear Lake se positionne désormais comme l'un des « tout premiers sites mondiaux de production d'acide acrylique et de dérivés ». Un marché jugé porteur grâce à la demande dynamique dans les secteurs du traitement de l'eau, des super-absorbants et de la récupération assistée du pétrole et du gaz.
Contrat avec Enterprise Products
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Cet été, Arkema a également annoncé la signature d'un contrat avec Enterprise Products Partners destiné à sécuriser ses apports en matière première aux États-Unis pour sa filière acrylique d'Arkema dans le pays. Le contrat garantit au chimiste français un approvisionnement sur plus de dix ans de propylène issu de la déshydrogénation du propane. Enterprise Products construit actuellement une gigantesque unité de déshydrogénation de propane pour la production de 750 000 t/an de propylène dans le Golfe du Mexique. Unité qui devrait être mise en service au premier semestre 2016.
Sanctionné en Bourse
Malgré ces développements prometteurs aux États-Unis, Arkema a décontenancé les investisseurs cet été avec la publication de ses résultats semestriels. « La performance du deuxième trimestre est inférieure à nos attentes du fait de volumes plus faibles qu'attendus dans les acryliques et de plusieurs éléments spécifiques dans les polyamides », a regretté d'ailleurs Thierry Le Hénaff, le p-dg, alors que des conditions de marché difficiles perdurent dans les gaz fluorés. De fait, les trois grandes divisions d'Arkema ont accusé des ventes en retrait au deuxième trimestre. Pour cette période, le chiffre d'affaires a fléchi de 6,7 %, à 1,52 Mrd €, par rapport à 2013. L'Ebidta a chuté de 24,5 %, à 206 M€, et le résultat net de 45,2 %, à 68 M€, sur la même période. Sur l'ensemble du premier semestre, les ventes ressortent ainsi en baisse de 4,7 %, à 3,04 Mrds €, l'Ebitda recule de 17,4 %, à 419 M€, et le résultat net a perdu 29,4 %, à 156 M€. Mais c'est surtout le report de 2016 à 2017 des objectifs initiaux d'Arkema, à savoir un chiffre d'affaires de 8 Mrds € et une marge d'Ebitda de 16 %, qui semble avoir fortement déplu aux investisseurs. Le titre a d'ailleurs perdu environ 25 % de sa valeur le jour de l'annonce, chutant d'environ 70 € à un peu plus de 50 € par titre. Il s'est toutefois redressé au cours du mois d'août, se rapprochant de la barre des 60 € par action.