Arkema confiant dans ses projets
Malgré des vents contraires dans certains de ses marchés, comme les gaz fluorés et les acryliques, le groupe tricolore affiche sa confiance dans sa stratégie. Si Arkema ne cache pas le fléchissement de ses résultats au troisième trimestre, il est persuadé que ses projets en cours sont une assurance pour sa croissance à moyen et long terme.
Au moment même de la publication des résultats du 3e trimestre du groupe, Lalou Roucayrol, le skipper d'Arkema Région Aquitaine, bataillait contre des vents faibles et irréguliers pour rallier la ligne d'arrivée de la 10e édition de la Route du Rhum, à une poignée de milles nautiques d'une jolie 2e place dans sa catégorie et d'une 9e place au général. À l'image de son bateau, Arkema progresse aussi dans un environnement complexe, pénalisé par des conditions de marché encore très difficiles dans les gaz fluorés - même si ce marché est aujourd'hui stabilisé - et les acryliques, dont le point bas ne sera pas atteint avant 2015. Le groupe français souffre aussi d'une Europe toujours en panne de croissance. Dans un contexte de baisse des prix du pétrole mais de contractions de production de matières pétrochimiques en raison de nombreux arrêts programmés ou impromptus, Arkema ne bénéficie pas encore d'impact positif pour l'achat de certaines de ses matières premières essentielles. Toutefois, le chimiste se satisfait d'un euro qui s'affaiblit, d'une croissance nord-américaine toujours en hausse, et d'une croissance asiatique qui perdure même si plus faible qu'attendue. Or c'est sur ces deux territoires qu'Arkema voit ses plus grands projets avancer. Outre-Atlantique, il a finalisé son plan d'investissement de 11 millions de dollars pour ses actifs acryliques à Clear Lake au Texas. Sur le front asiatique, la première étape d'acquisition des actifs acryliques de Jurong Chemical est achevée. Enfin, le démarrage de sa plateforme thiochimie à Kerteh, en Malaisie est en cours. Plus important projet industriel d'Arkema (200 M€ d'investissement), cette plateforme est « quasiment terminée », assure Thierry Le Hénaff, le p-dg. « La finalisation des unités est en cours, le démarrage est prévu avant la fin de l'année, comme pour notre partenaire coréen CJ (Cheil Jedang, ndlr) qui fabriquera la bio-méthionine sur le site », poursuit le dirigeant. Enfin, l'acquisition de Bostik suit son cours. Le processus de consultation sociale devrait s'achever en décembre, et la conclusion du processus d'approbation des différentes autorités de concurrence dans le monde est attendue au cours du premier trimestre 2015. Dernier point, en réaction à la situation difficile dans les gaz fluorés, et la conjoncture jugée « très dégradée en Europe », Arkema a enclenché la fermeture de ses productions sur son site de Zaramillo, en Espagne.
L'ensemble de ces projets doit permettre au groupe de retrouver des couleurs sur le plan comptable dès l'an prochain et de se constituer des réserves de croissance pour le moyen et long terme. En termes de perspectives, et même s'il se veut « prudent compte tenu de la volatilité de l'environnement macro-économique », Arkema a maintenu son objectif d'un Ebitda de 800 M€ pour son exercice 2014. Le groupe maintient aussi son objectif de 1,31 Mrd € d'Ebidta pour 2017, objectif ajusté depuis l'annonce de l'acquisition de Bostik.
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En termes de résultats, Arkema affiche au troisième trimestre un chiffre d'affaires en léger repli de 1,1 % sur un an, à 1,48 Mrd €, un Ebitda en retrait de 12,9 %, à 233 M€, et un résultat net contracté de 37,6 %, à 101 M€. La marge d'Ebitda affiche 13,7 %, contre 15,6 % il y a un an, en raison des difficultés sur les segments gaz fluorés et les acryliques principalement. Elle reste toutefois forte, à 16 % et plus, sur les divisions Matériaux de performance et Spécialités industrielles. Sur neuf mois, les ventes affichent un repli de 3,5 %, à 4,52 Mrds €, l'Ebidta un retrait de près de 16 %, à 622 M€, tandis que le résultat net a juste fléchi de 149 à 146 M€.