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Areva, EDF, Total... sont-ils vraiment les boulets de la transition énergétique ?
Areva, EDF et Total, apparaissent comme les cibles toutes désignées à l’occasion des débats de la transition énergétique. Pourtant, ces grands groupes sont aussi des champions des business verts.
Ce mercredi 1er octobre, la ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, Ségolène Royal, présentait son projet de loi de transition énergétique devant l’Assemblée nationale. Quelques heures auparavant, des militants de France nature environnement (FNE) manifestaient devant le Palais Bourbon. Portant un T-shirt marqué d’un "Libérez-nous des boulets de l’énergie ", des dizaines de personnes s’étaient attachées à des boulets siglés Total, EDF et Areva. Une manifestation relayée et très visible, malgré un faible nombre de participants.
Bashing à l’Assemblée
A bien des égards, cette manifestation n’était que l’écho de ce qui se passe depuis quelques temps à l’intérieur des murs de l’Assemblée nationale, à la faveur des différentes commissions sur le thème de l’énergie et notamment la commission spéciale d’examen de la loi de transition énergétique. De nombreux noms d’oiseaux ont volé. En commission des finances, le député UMP de la Drôme, Hervé Mariton, est accusé de travailler pour le lobby nucléaire lorsqu’il remet un rapport sur le coût de la fermeture de Fessenheim (Haut-Rhin).
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Personne n’a oublié Cécile Duflot, députée Europe Ecologie - Les Verts de Paris, qui, à l’occasion d’une audition, interpellait le PDG d’EDF Henri Proglio pour savoir quels intérêts il servait. Début 2014, l’audition du PDG de Total, Christophe de Margerie, en Commission des Affaires économiques fut très tendue au point que le député Modem des Pyrénées-Atlantiques, Jean Lassale, accusa le groupe pétrolier de verser des commissions illégales.
Mais revenons-en au message de fond : Total, Areva, EDF, des boulets de la transition énergétique ? Vraiment ? Soyons factuels. Total ? Oui, c’est un pétrolier, et même le cinquième mondial. C’est aussi le groupe qui a racheté en 2011 pour plus d’un milliard d’euros un des leaders du photovoltaïque et lui a permis de passer la crise mondiale du solaire. Aujourd’hui, la société américaine, filiale de Total, construit le plus grand parc photovoltaïque au monde en Californie (600 MW).
Double face
EDF ? Oui, c’est le plus grand électricien mondial et le premier exploitant nucléaire de la planète avec son parc de 58 réacteurs en France (sans compter le parc britannique). Mais à travers sa filiale EDF Energies nouvelles, le groupe exploite plus de 1,4 GW d'éolien et de photovoltaïque en France. C’est aussi ce groupe qui va bâtir trois des quatre premiers parcs éoliens offshore de France. En 2012, EDF rachetait - certes à la demande de l’Etat - l’ultime fabricant français de panneaux photovoltaïques, Photowatt, au bord de la faillite.
Areva ? Oui, c’est le premier fournisseur du nucléaire au monde. Mais depuis le rachat de la branche énergie d’Alstom par GE, Areva est aussi le seul fabricant français d’éolienne offshore… l’un des rares sujets sur lequel la France n’a pas manqué complétement le virage des énergies renouvelables.
Au total, ces trois entreprises emploient près de 200 000 salariés sur le territoire français (33 000 pour Total, 140 000 pour EDF, 25 000 salariés pour Areva) et beaucoup plus dans le monde entier. Difficile de dire que 200 000 salariés de ces trois compagnies sont des boulets de la transition énergétique. Bien sûr, c’est trois entreprises ne sont pas exemptes de questions et de reproches. On pourrait, par exemple, parler du cas de l’Erika pour Total, de la volonté hégémonique d’EDF qui complique parfois la vie d’éventuelles jeunes pousses, des tensions au Niger pour Areva…
L’Energiewende avec l’industrie
Outre-Rhin, l’Energiewende (la transition énergétique allemande), est montrée en exemple par les écologistes français. Or qui est à la manœuvre ? On y retrouve des grands électriciens comme Eon qui opèrent certaines centrales nucléaires et nombre de centrales charbon. Côté équipementiers, comment ne pas évoquer le puissant Siemens qui est l’un des tous premiers fournisseurs d’éoliennes à terre et en mer en Europe, mais qui est aussi un champion mondial des turbines pour centrales thermiques (charbon et à gaz).
La transition énergétique ne se fera pas contre les grands groupes, elle se fera avec eux, ne serait-ce que pour bénéficier de leur gigantesque capacité d’investissements.
Ludovic Dupin
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