Areva étend son audit de l’usine du Creusot à l’ensemble des dossiers qui y ont été produits. Le groupe va donc devoir analyser 9000 documentations, au lieu des 400 prévues à l’origine.
Décidément, l’anomalie détectée sur la cuve de l’EPR de Flamanville (Manche) a de lourdes conséquences sur Areva. Le groupe vient de décider d’élargir ses investigations sur ses usines de forge. Ainsi, les 9000 dossiers de fabrications issues de son usine du Creusot (Saône-et-Loire), produits depuis 1943, vont être repris un par un, assure une source proche du dossier. 6000 d’entre eux concernent l’industrie nucléaire et remontent à 1965 pour les plus anciens. Un chantier pharaonique qui va considérablement prolonger l’audit du groupe lancé depuis le printemps dernier.
Fin avril, le spécialiste du nucléaire a lancé une vérification des pratiques de son usine du Creusot. L’attention des experts a porté sur les dossiers, dits "dossiers barrés", qui présentaient des anomalies de méthodologie ou des erreurs de documentation. Sur les 400 dossiers en question, 260 concernent des équipements nucléaires. Au final, 87 anomalies ont été effectivement retenues. Un cas s’est révélé plus préoccupant. Il concerne une malfaçon sur un générateur de vapeur du réacteur numéro 2 de Fessenheim (Haut-Rhin) qui a été mis à l’arrêt par l’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) le temps que des tests soient réalisés.
Une dérive inacceptable
Mais lors de ce premier audit, Areva a également décidé de vérifier un petit échantillon parmi les dossiers "non-barrés". Et sur les quelques de dizaines de cas étudiés, d’autres écarts de méthodes sont apparus. "Je ne sais pas combien d'anomalies seront présentes dans l’ensemble des dossiers. Mais ce ne sera pas zéro", explique encore la source.
Cette dernière refuse cependant d’enfoncer Areva. "Cette étude va purger le passé. Cette histoire semble détruire la filière nucléaire mais elle peut en sortir grandi en matière de transparence", assure-t-elle. Il semblerait que la vaste majorité des anomalies ne concernent pas des malfaçons sur les pièces, mais des dérives méthodologiques sur l’assurance-qualité, "une dérive inacceptable dans le milieu nucléaire", conclut-elle plus sévère.
Des audits ont également été menés sur les usines de Saint-Marcel (Saône-et-Loire) et de Jeumont (Nord), mais n’ont pas révélé de mauvaises pratiques pour l’heure.
Ludovic Dupin
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