ArcelorMittal renonce à l'usine Ilva en Italie, Rome proteste
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\ 22h30
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"Il n'est pas possible d'exploiter cette usine sans cette protection, et il n'est pas possible d'exposer les employés et les sous-traitants à d'éventuelles charges pénales", a expliqué la directrice générale de la branche italienne d'ArcelorMittal, Lucia Morselli, dans une lettre au personnel.
Arcelor va commencer à fermer les hauts fourneaux et rendre les clés du site dans les 30 jours, a-t-elle ajouté.
Ilva, que l'Etat italien a reprise en 2015 et qu'ArcelorMittal s'est engagé à racheter l'an dernier, est basée à Tarente, dans les Pouilles. L'aciérie emploie 8.000 personnes directement, et plusieurs milliers d'autres en sous-traitance, dans une région fortement frappée par le chômage.
Le Mouvement 5 Etoiles, qui dirige le gouvernement italien en partenariat avec le Parti démocrate (centre gauche), était opposé à l'idée d'accorder l'immunité judiciaire totale à Arcelor, estimant que les habitants de Tarente victimes de la pollution avaient le droit de se défendre en justice.
Le ministre de l'Industrie, Stefano Patuanelli, a affirmé que l'Etat empêcherait la fermeture de l'usine.
Selon une source gouvernementale, Rome est convaincue que l'argument de la protection juridique n'est qu'un prétexte employé par Arcelor pour abandonner le projet, car l'usine d'Ilva coûte quelque 2 millions d'euros par jour.
Mais d'après cette même source, les partis de la coalition au pouvoir n'ont pas perdu espoir de convaincre le groupe sidérurgique de revenir sur sa décision, quitte à lui octroyer une forme de garantie légale.
(Crispian Balmer, Giuseppe Fonte; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)