ArcelorMittal inquiète avec l'évolution de sa marge
par Philip Blenkinsop
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\ 12h09
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BRUXELLES (Reuters) - ArcelorMittal, premier sidérurgiste mondial, a prédit jeudi une progression modérée de la demande d'acier en 2019 après avoir réalisé l'an dernier son meilleur bénéfice depuis 10 ans à la faveur d'un marché porteur.
Les analystes jugent cependant que la chute des cours de l'acier et la pression actuelle sur les marges ne se reflètent pas encore pleinement dans les comptes du groupe, confronté à une surproduction mondiale et au risque d'un ralentissement économique global.
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Le titre, qui avait gagné plus de 17% depuis le début de l'année, perdait 3,29% à 20,57 euros vers 11h30 GMT, parmi les plus fortes baisses de l'indice sectoriel européen des ressources de base, lui-même en recul de 1,18% au même moment.
ArcelorMittal s'attend à une croissance de la demande de 0,5% à 1% cette année après une hausse de 2,8% en 2018.
"Bien qu'il s'agisse d'un niveau plus modéré qu'en 2018, les fondamentaux du marché restent positifs", a déclaré le directeur financier, Aditya Mittal, lors d'une conférence de presse.
En excluant la Chine, où le groupe est très peu présent, la croissance de la demande mondiale devrait ainsi atteindre 2% à 3% après 2,1% l'an dernier, a-t-il ajouté.
La Chine a cependant un impact majeur sur le marché en tant que premier producteur et consommateur mondial d'acier. Elle figure aussi parmi les principaux exportateurs mondiaux et les droits de douane américains n'y ont rien fait pour l'instant.
La croissance de la demande sur les principaux marchés d'ArcelorMittal devrait ralentir cette année, à 0,5%-1% en Europe et 0,5%-1,5% aux Etats-Unis.
LA DETTE NE BAISSE PAS
Carsten Riek, analyste d'UBS, souligne que la prévision d'ArcelorMittal porte uniquement sur les volumes et que la chute des cours de l'acier et les pressions sur les marges n'apparaissent pas encore dans ses résultats.
"Les grosses informations, ce sont les rachats d'actions et la hausse du dividende", dit-il. "Mais ce n'est probablement pas suffisant pour compenser les risques aux premier et deuxième trimestres."
ArcelorMittal, qui avait passé le dividende en 2015 et 2016, va cette fois proposer un doublement de son montant, à 20 cents par action, au titre de 2018, alors que les analystes interrogés par Reuters attendaient en moyenne 12 cents. Il a aussi annoncé un programme de rachats d'actions de 113,4 millions de dollars (100,1 millions d'euros) maximum.
Le bénéfice brut (Ebitda) a baissé de 9% au quatrième trimestre, à 1,95 milliard de dollars, un niveau à peu près conforme au consensus fourni par le groupe. Sur l'ensemble de l'année, il s'est en revanche élevé à 10,27 milliards de dollars.
L'endettement net d'ArcelorMittal a légèrement progressé pour s'établir à 10,2 milliards de dollars fin 2018, contre 10,1 milliards un an plus tôt. Le groupe, dont la note de crédit est revenue en catégorie d'investissement l'an dernier, s'est fixé pour objectif de ramener cet endettement sous les six milliards de dollars.
(Bertrand Boucey pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)