Anne Lauvergeon juge irréaliste la réduction de la part du nucléaire en 2025
[ACTUALISÉ] - Sur France Inter ce 3 décembre, l'ancienne présidente d'Areva et présidente de la commission Innovation 2030 Anne Lauvergeon a émis de sérieux doutes sur l'ambition de François Hollande de réduire à 50 % la part de l'électricité issue du nucléaire en France d'ici à 2025.
Mis à jour
03 décembre 2013
Actualisation : Suite aux propos d'Anne Lauvergeon, l'entourage du président Hollande interrogé par l'AFP a affirmé que "les engagements du président de la République formulés lors de la conférence environnementale seront bien évidemment respectés". Même son de cloche du côté de Philippe Martin. Interrogé par l'AFP, le ministre de l'Ecologie a également démenti un report, qui est "peut-être dans sa tête (celle de Lauvergeon, NDLR) mais pas dans la mienne", a-t-il dit. "Je suis le ministre qui a en charge le nouveau mix énergétique et mon objectif reste celui qui m'a été fixé par le chef de l'Etat, c'est-à-dire d'obtenir cette réduction à 50% de la part d'électricité produite par l'énergie nucléaire à l'horizon 2025".
Elle a désormais la casquette de présidente de la commission "Innovation 2030", qui a lancé le 2 décembre en grande pompe le concours mondial d'innovation avec François Hollande.
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Mais en tant qu'ex-présidente du directoire d'Areva et membre du comité de pilotage du grand débat sur l'énergie, Anne Lauvergeon peut difficilement échapper aux questions sur les ambitions énergétiques de la France.
Sur France Inter, ce 3 décembre, elle s'est montrée plutôt critique à l'égard du projet du président de la République de réduire considérablement la part du nucléaire dans le mix énergétique français.
"On ne peut pas se permettre de passer de 75 % d'énergie nucléaire à 50 % d'ici à 2025, comme il a été annoncé", a-t-elle assuré. "Cela poserait un problème grave (...). Cela voudrait dire arrêter une vingtaine de réacteurs. Je ne pense pas que cela soit réaliste aujourd'hui sur le plan économique et pratique".
L'ex-présidente d'Areva a également laissé entendre que "la date (de passage à 50 % de nucléaire) a été plus ou moins renvoyée à plus tard" par le gouvernement.
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