Angela Merkel s'engage à adopter un salaire minimum généralisé en Allemagne
La chancelière allemande Angela Merkel a trouvé un accord avec le parti social démocrate (SPD) pour former un gouvernement commun, deux mois après sa victoire sans majorité absolue aux législatives. Cet accord prévoit notamment l'instauration d'un salaire minimum brut de 8,50 euros de l'heure à partir de 2015, mais qui ne s'appliquerait à l'ensemble des branches seulement à partir de 2017.
Les Allemands vont eux aussi avoir leur salaire minimum. La chancelière Angela Merkel a trouvé un accord ce 27 novembre avec le parti social-démocrate (SPD) pour former un gouvernement commun, deux mois après sa victoire sans majorité absolue aux législatives. Et comme annoncé une semaine plus tôt, cet accord contient bien une disposition relative à l'instauration d'un salaire minimum généralisé outre-Rhin.
Un "paquet social"
Angela Merkel a donc consenti à la principale revendication des sociaux-démocrates, présentée comme une condition nécessaire à tout accord de coalition. Conformément à la proposition du SPD, ce salaire minimum sera fixé à 8,50 euros brut de l'heure (le smic français est lui de 9,43 euros). Pour laisser le temps aux entreprises d'anticiper de potentiels effets sur leurs marges, cette mesure sera mise en place à partir de 2015 et s'appliquera à l'ensemble des branches - qui disposent déjà pour la plupart d'un salaire minimum - à partir de 2017.
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Après plus d'un mois de tractations et au terme d'une séance de négociations de 17 heures conclue au petit matin, les sociaux-démocrates peuvent également se targuer d'avoir obtenu, outre le salaire minimum, un plan d'amélioration des retraites pour les petits salaires et les mères de famille, ainsi que la possibilité d'un départ à 63 ans (au lieu de 67) pour les salariés ayant cotisé 45 ans.
Moins de 10% des salariés allemands concernés
Selon l'institut économique DIW, 5,6 millions de personnes, soit 17% des salariés allemands, gagnent actuellement moins de 8,50 euros par heure travaillée. Toutefois, deux éléments permettent de relativiser les retombées de cet accord sur un salaire minimum, réclamé notamment par le FMI et l'OCDE afin de relancer la consommation intérieure allemande. Il ne concerne pas les apprentis et les stagiaires - soit la moitié des salariés payés moins de 8,50 euros de l'heure - et les partenaires sociaux ont encore la possibilité d'adopter des accords de branche avec un salaire horaire minimum inférieur à 8,50 euros.
Les Conservateurs de l'alliance CDU/CSU menée par Angela Merkel ont également obtenu gain de cause sur la méthode de fixation de ce salaire minimum. Une commission composée de représentants du patronat, des syndicats et d'experts économiques sera chargée de réviser son niveau "à intervalle régulier", alors que le SPD demandait d'introduire dans la loi un mécanisme d'actualisation automatique, en fonction de l'évolution de l'inflation par exemple.
L'accord entre les conservateurs et le SPD a été confirmé dans la matinée ce mercredi 27 novembre par un groupe élargi de 75 négociateurs des trois partis lors d'une réunion. Il devra désormais être approuvé par les militants du parti social-démocrate lors d'un référendum organisé début décembre et dont le résultat est incertain. Si la base du SPD donne son feu vert, Angela Merkel devrait être élue le 17 décembre par les députés du Bundestag, à la tête d'un gouvernement de "grande coalition", pour un troisième mandat de quatre ans.
Document : l'accord de coalition mis en ligne par le quotidien allemand Handelsblatt
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