Amende record pour entente dans les produits d'hygiène et d'entretien
La Cour d'appel de Paris a confirmé la décision de l'Autorité de la concurrence de condamner treize fabricants de produits d'hygiène et d'entretien, reconnus coupables d'entente sur les prix. L'amende fixée à 951,1 millions d'euros en décembre 2014 a finalement été abaissée de 2,2 millions d'euros (soit 948,9 M€), ce qui en fait la sanction financière la plus élevée qu'ait jamais prononcée l'Autorité de la concurrence. Les treize entreprises concernées sont L'Oréal, Colgate-Palmolive, Henkel, Unilever, Gillette, Procter et Gamble, Laboratoires Vendôme, Bolton Solitaire, SC Johnson, Sara Lee, Reckitt Benckiser, Beiersdorf et Vania. Ces dernières sont coupables d'avoir coordonné leur politique commerciale auprès de la grande distribution et en particulier de s'être concertées sur les hausses de prix de leurs produits entre 2003 et 2006. Gels douche, shampoings, lessives ou encore liquides vaisselles ont vu leur prix augmenter du fait de cette entente. Débutée en 2011, l'enquête de l'Autorité de la concurrence ne concernait à l'origine que les produits d'entretien. Mais trois des entreprises visées (SC Johnson, Colgate-Palmolive et Henkel) avaient révélé que l'entente était en réalité bien plus importante, dans le but de pouvoir bénéficier d'un programme de clémence permettant d'alléger les sanctions des sociétés qui dénoncent les ententes illicites telles que celles-ci. Les différentes multinationales organisaient des rencontres secrètes afin de discuter de leurs politiques tarifaires et de se mettre d'accord, avant d'aller négocier les prix auprès de leurs distributeurs. Selon l'Autorité de la concurrence, ces ententes se sont traduites pour le consommateur par un surcoût de 4 à 6 % sur les produits d'hygiène en 2006.