Alstom supprime 1.300 postes en Europe
par Benjamin Mallet
PARIS (Reuters) - Alstom a annoncé mercredi son intention de vendre une participation minoritaire dans son pôle Transport et de supprimer 1.300 postes en Europe pour accélérer ses économies après des résultats semestriels marqués par une forte détérioration de ses prises de commandes et de sa génération de trésorerie.
Le spécialiste des infrastructures énergétiques et ferroviaires est pénalisé notamment par un marché de centrales à gaz atone en Europe. Il a également l'intention de vendre certains actifs non stratégiques, son programme de cessions devant lui rapporter au total entre un milliard et deux milliards d'euros d'ici décembre 2014.
"Nous souhaitons pouvoir à la fois renforcer notre bilan et, en cas de besoin, procéder à des acquisitions qui nous permettraient de développer des axes de notre stratégie", a expliqué lors d'une conférence téléphonique son PDG Patrick Kron, précisant qu'aucune grosse opération de croissance externe n'était pas envisagée.
En Bourse, l'action Alstom a ouvert en hausse de 3% à la Bourse de Paris après ces annonces.
Alors qu'Alstom cherche à la fois des partenaires industriels ou des investisseurs financiers pour son pôle Transport, dont les activités incluent la construction des TGV et des systèmes de signalisation, Patrick Kron a précisé qu'il n'excluait pas d'introduire ce pôle en Bourse.
"Je ne sais pas vous dire si on va vendre 20-30% (...), mais nous avons le temps", a-t-il ajouté.
Alstom a précisé que ses économies de coûts annuelles "devraient progressivement atteindre 1,5 milliard d'euros à l'horizon d'avril 2016" et que, dans ce cadre, ses charges de restructuration devraient représenter entre 150 et 200 millions d'euros par an, contre 100 à 150 millions prévus précédemment.
Son PDG a précisé que les 1.300 suppressions postes envisagées dans ce cadre concernaient essentiellement l'Europe, plus particulièrement le secteur des équipements pour les centrales thermiques et, en matière de coûts centraux, des postes dans l'informatique.
PAS D'AUGMENTATION DE CAPITAL
Le groupe a enregistré au premier semestre, clos le 30 septembre, un résultat net de 375 millions d'euros (-3%), un résultat opérationnel de 695 millions (-1%) et un chiffre d'affaires de 9.730 millions (stable), sa marge opérationnelle atteignant ainsi 7,1% contre 7,2% au premier semestre 2012-2013.
Ses prises de commandes ont dans le même temps reculé de 22% à 9,4 milliards d'euros, avec une demande en baisse pour les grands projets, notamment dans les équipements pour centrales thermiques (Thermal Power).
Selon le consensus Thomson Reuters I/B/E/S, les analystes attendaient en moyenne un résultat net de 352 millions d'euros et un chiffre d'affaires de 9.593 millions.
Alors que le groupe a vu les avances de ses clients diminuer, en raison notamment d'une baisse des grands contrats "clé en mains", son flux de trésorerie disponible s'est établi à -511 millions d'euros, alors qu'il avait été positif de 101 millions au premier semestre 2012-2013.
Sa dette nette s'est en outre creusée pour atteindre 3.294 millions d'euros au 30 septembre, contre 2.342 millions au 31 mars 2013 et 2.871 millions au 30 septembre 2012.
Le groupe a toutefois souligné qu'il disposait de plus de trois milliards d'euros de liquidités et son PDG a de nouveau écarté l'éventualité d'une augmentation de capital.
Alstom a en outre confirmé son objectif de croissance organique "modeste" en 2013-2014 et réaffirmé que sa marge opérationnelle devrait être stable cette année et s'améliorer ensuite pour atteindre environ 8% "dans les deux à trois ans suivants", soit à l'issue des exercices clos en mars 2016 ou 2017.
Le groupe a également redit que son cash-flow libre devrait rester positif pour chacune de ces années.
Edité par Dominique Rodriguez