Maryne Lemvik aime le ski. Sa carrière, elle la mène comme sur les pistes : tout schuss. Et cela marche plutôt bien. A 36 ans seulement, cette chimiste de formation se voit confier la direction du tout nouveau centre mondial «produits soudés» du géant suédois des équipements de séparation, d'échanges thermiques et de transfert de fluides Alfa Laval. Depuis Le Fontanil (Isère), elle animera les équipes de production (deux sites, en Isère et dans la Nièvre), de recherche-développement et de support de vente des futurs échangeurs à plaques soudés du groupe. Un ensemble de près de 300 personnes, qui pèse
plus de 100 millions d'euros par an et qui jouit d'une croissance à deux, voire trois chiffres !
Entrée chez Alfa Laval en 1994 en tant qu'ingénieur technico-commercial, la jeune lyonnaise a gravi les échelons à la vitesse de l'éclair. Responsable du marketing mondial des gros décanteurs aux
Etats-Unis, en 1998, directrice de l'activité environnement du groupe à Copenhague (Danemark), en 2000, puis patronne de DSS, une entreprise de filtration membranaire acquise par le groupe en 2002, elle était, il y a quelques semaines encore, à la tête de deux centres «produits» en même temps, celui dédié aux membranes et celui spécialisé dans les gros décanteurs, toujours au Danemark. «J'avais la production, les achats, l'ingénierie et le support de vente pour les membranes», explique Maryne Lemvik. Environ 150 personnes à encadrer. Sous sa direction ces deux activités ont doublé de volume en trois ans !
Ses atouts ? Beaucoup d'enthousiasme et un dynamisme à toute épreuve. «Elle voit toujours davantage les opportunités que les problèmes lorsqu'elle a un challenge à relever», assure Yannick Richomme, le président de Tetrapak France, son patron quand Alfa Laval était encore filiale du géant de la brique de lait. Et surtout, «elle prend les décisions vite et elle s'y tient», poursuit-il. Quant à son âge... «J'ai toujours été très jeune pour les fonctions que j'occupais. On s'habitue», déclare-t-elle, amusée.
Le Danemark compte beaucoup pour elle. Elle s'y est mariée (à un Norvégien...) et y a donné naissance à deux petites filles. Mais lorsque l'opportunité de revenir en France s'est présentée : «J'ai hésité cinq minutes», plaisante-t-elle. Reste qu'elle va avoir du pain sur la planche. «Nous voulons créer un centre d'expertise mondial», explique-t-elle. Le plan de route est prêt, il n'y a plus qu'à finaliser l'organigramme de l'ensemble d'ici à la fin de l'année, et, surtout, à le remplir. «Nous allons embaucher et faire venir des spécialistes de Suède pour transférer leurs compétences en France», annonce Maryne Lemvik. Cela ne lui laissera finalement que peu de temps pour aller skier ...
Jean-Sébastien Scandella
Ses dates clés :
1993 Diplômée de l'Ecole nationale supérieure d'ingénieurs de génie chimique (aujourd'hui Ensiacet) de Toulouse.
1994 Entre au service commercial d'Alfa Laval France, à Clayessous-Bois (Yvelines), pour vendre des décanteurs centrifuges aux industriels français.
1998 Part à Philadelphie, aux Etats-Unis, pour prendre en charge le marketing mondial des décanteurs centrifuges.
2000 Prend la responsabilité de l'activité mondiale environnement du groupe, basée au Danemark.
2002 Assure l'intégration du spécialiste danois des technologies membranaires DSS au sein d'Alfa Laval, puis dirige deux centres de produits du groupe spécialisés, l'un dans les membranes, l'autre dans les décanteurs.