[Muses industrielles] "Fukushima le couvercle du soleil" filme la gestion politique d'une crise nucléaire
Huit ans après la catastrophe nucléaire, le film japonais "Fukushima, le couvercle du soleil" de Futoshi Sato interroge la gestion politique de cette crise.
Traumatisé, le Japon n’a sûrement pas fini de l’être. Le 11 mars 2011, le pays est secoué par un séisme, suivi d’un tsunami et de la triple catastrophe nucléaire de Fukushima, avec trois des quatre réacteurs qui explosent. Le pire est malgré tout évité, les combustibles usés stockés dans la piscine de refroidissement du réacteur 4, à l’arrêt au moment du séisme, n’entreront pas en fusion. Et si quelque 32 millions de Japonais ont été exposés à des retombées d'iode 131, la catastrophe n’aurait pour le moment officiellement fait qu’un seul mort, un homme d’une cinquantaine d'années ayant participé aux travaux d’urgence entre mars et décembre 2011 qui a développé un cancer du poumon. Le chiffre de 1 700 morts par cancer directement liés à la catastrophe est néanmoins évoqué.
Dans la résidence du Premier ministre
Mais ce n’est pas le sujet du film de Futoshi Sato, "Fukushima le couvercle du soleil", sorti en salle en France le 6 mars 2019. Le réalisateur s’est intéressé à la gestion de la crise par le Premier ministre. Cette fiction inspirée de faits réels s’infiltre à l’intérieur de la résidence du chef de l'exécutif japonais, pour fait vivre en temps réel les cinq premiers jours de la catastrophe. Pour faire bonne mesure, le film suit aussi en parallèle, mais sans profondeur, le quotidien d’une famille de Fukushima, dont le fils travaille à la centrale, et qui sera évacué par deux fois de la zone contaminée. Il invite aussi à suivre les angoisses des Tokyoïtes via la réaction de la femme d’un des journalistes politiques qui suit l’affaire de l’intérieur et sert de personnage principal au film.
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Une transposition difficile
Bon mémo du déroulé de la catastrophe et de la gestion aberrante de la crise par l’exploitant de la centrale, Tepco, notamment par la rétention d’informations vis-à-vis des responsables politiques, le film laisse malgré tout perplexe. On ne sait pas si la horde de conseillers du Premier ministre, qui semblent sur-réagir (voir surjouer) durant 1h30 à l’écran, ont fait au mieux ou ont failli. En revanche le film oblige à s’interroger, non pas sur la sûreté de nos centrales nucléaires qui a été encore renforcée suite à Fukushima, mais sur la capacité de nos politiques à gérer un accident nucléaire grave dont le déroulement n’aura forcément jamais pu être anticipé. C’est tout le sujet du film. Mais il faut peut-être une meilleure connaissance de la culture japonaise que celle de l'auteur de ces lignes pour en apprécier le traitement par Futoshi Sato.
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