Tout le dossier Tout le dossier
-
Social
Vers un peu de plus de reconnaissance du burn-out en maladie professionnelle
-
Social
Jean Pelin (UIC) : "Pour la pénibilité, le problème de la polyvalence demeure entier"
-
Social
Alexandre Saubot (UIMM) : "Le compte pénibilité, même retouché, fait courir un risque à l’industrie"
-
Social
Le compte pénibilité simplifié et reporté de six mois
-
Social
"Qui pense une seconde que la loi Rebsamen va créer de l’emploi ?" lance François Asselin, président de la CGPME
-
Social
Le projet de loi Rebsamen donne plus de pouvoir aux commissions paritaires régionales
-
Social
Alcatel-Lucent, Alstom ou encore Valeo devront ouvrir leurs conseils d’administration aux salariés
-
Social
L’égalité hommes-femmes affaiblie par la loi sur le dialogue social
-
Social
Projet de loi sur le dialogue social : comprendre le subtil compromis en 4 points
-
Social
Comment le gouvernement compte moderniser et simplifier le dialogue social
-
Social
Dialogue social : après l’échec de la négociation, le gouvernement récupère un dossier miné
-
Social
Modernisation du dialogue social, jusqu’où le Medef est-il prêt à aller ?
-
Social
Trois questions à régler pour réformer le dialogue social dans les entreprises
-
Social
Dialogue social : Medef et UPA rapprochent leurs points de vue sur la représentation des salariés des TPE
-
Social
Dialogue social : représenter les salariés des TPE, c'est possible
-
Social
La délégation unique répond aux seuils sociaux
-
Social
Dialogue social : les trois points de blocage de la négociation entre patronat et syndicats
-
Social
Dialogue social : la CGT et le Medef avancent à petits pas
-
La matinale de l'industrie
Seuils sociaux : syndicats et patronat ne trouvent pas de terrain d'entente
-
Social
Lancement de la difficile modernisation du dialogue social
Alexandre Saubot (UIMM) : "Le compte pénibilité, même retouché, fait courir un risque à l’industrie"
Le président de l’UIMM, Alexandre Saubot, ne se satisfait pas des annonces de Manuel Valls simplifiant le compte pénibilité et craint que le recours à des référentiels de branche ne généralise la pénibilité dans l’industrie.
Usine nouvelle: Le premier ministre a annoncé des assouplissements au compte pénibilité. Les entreprises pourront s’appuyer sur des référentiels de branche pour attribuer des points de pénibilité à leurs salariés. Est-ce une bonne nouvelle pour elles ?
Alexandre Saubot : Remplacer un problème de court terme par un problème de moyen terme n’est pas une bonne nouvelle. Une usine à gaz en matière de praticabilité a été transformée en une bombe à retardement pour la compétitivité des entreprises et nos finances publiques. Le gouvernement a procédé à un aménagement du dispositif, mais à quel prix ? Avec l’approche collective des référentiels, on élargit sensiblement le nombre de salariés concernés et cela coûtera plus cher.
Dans un atelier industriel, les salariés sont polyvalents, bougent, changent de poste. Rattacher les points pénibilité à un poste de travail, c'est méconnaître la vraie vie des entreprises. Dès lors, soit nous considérons que tous sont exposés, soit qu'aucun ne l'est. C'est aussi une question de management.
Les branches, en établissant les référentiels, ne peuvent-elles pas prendre en compte ces situations de la « vraie vie » et proposer des modes d’emploi simplifiés aux entreprises ?
Les branches, pas plus que les entreprises, ne peuvent apprécier la diversité des situations de travail. Un électricien, un monteur, ne sont pas exposés de la même manière à la pénibilité d’une entreprise à l’autre, et même d’un atelier à l’autre… Ce n'est pas un aménagement du compte pénibilité qu'il fallait, donc, mais une refonte complète du dispositif pour trouver des solutions bien ciblées, à coûts supportables pour la collectivité et qui ne jouent pas contre la compétitivité des entreprises françaises. Nous avons travaillé en profondeur depuis des mois à l'UIMM pour trouver des solutions, mais adapter un dispositif vicié à la base est vain. Je crains également les conséquences de cette logique sur la dynamique de la prévention, qui a fait ses preuves dans l'industrie.
L’UIMM est-elle prête à concevoir le référentiel d’exposition à la pénibilité des salariés de la métallurgie ?
Il reste des questions en suspens. Nous allons attendre la loi et ses décrets : certains seuils vont être modifiés et les critères d’exposition aux gestes répétitifs, revus. Puis nous aurons dans notre branche à analyser le dispositif final: ce référentiel va-t-il dans le sens des intérêts à court et moyen terme des entreprises industrielles? Est-il sécurisé juridiquement ? Et à en tirer les conséquences opérationnelles. Il est donc trop tôt pour porter un jugement définitif mais il est clair que la reconquête industrielle, chère au gouvernement, pourrait être menacée. Le compte pénibilité, même retouché, fait courir un risque à l’industrie française et à sa compétitivité. C’est une grave erreur.
Propos recueillis par Cécile Maillard
Alexandre Saubot (UIMM) : "Le compte pénibilité, même retouché, fait courir un risque à l’industrie"
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
RéagirPARCOURIR LE DOSSIER