Alcatel-Lucent peut disparaître, dit son patron

PARIS (Reuters) - Alcatel-Lucent peut disparaître après avoir été déficitaire sans discontinuer depuis 2006 faute d'avoir su prendre des virages technologiques nécessaires, a déclaré mardi son directeur général Michel Combes.

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Le groupe franco-américain a annoncé il y a une semaine son intention de supprimer 10.000 postes dans le monde, dont 900 en France, dans le cadre d'un nouveau plan stratégique présenté comme celui de la dernière chance.

Un millier de salariés du groupe venus de toute la France ont manifesté mardi à Paris contre les suppressions de postes et les fermetures de sites prévues en France, que François Hollande et son gouvernement ont appelé à "réduire".

"Cette entreprise peut disparaître", a déclaré sur Europe 1 Michel Combes.

"Le plan fixe des objectifs qui sont indispensables à la survie de l'entreprise (...) mais peut évidemment être amélioré. C'est l'objet du dialogue social qui s'ouvre aujourd'hui", a-t-il ajouté, précisant qu'il se donnait quatre mois pour négocier les modalités et le calendrier du plan.

Michel Combes, qui a pris les rênes d'Alcatel-Lucent au début avril, a dit avoir renoncé à un plan de son prédécesseur Ben Verwaayen visant à cesser complètement les activités françaises du groupe.

UN PLAN "TROP BRUTAL" POUR LA CFDT

En France, où se trouve le siège d'Alcatel, environ 900 postes pourraient être supprimés dès 2014 selon le plan annoncé le 8 octobre. Les syndicats, qui s'attendaient à des annonces difficiles, ont cependant été surpris par les projets de fermeture de plusieurs sites.

Toulouse et Rennes, qui emploient respectivement 100 et 110 personnes, devraient être fermés rapidement. Trois autres implantations du groupe à Eu (Seine-Maritime), Ormes (Loiret) et Orvault (Loire-Atlantique) ont vocation à être cédées d'ici 2015, Alcatel ayant l'intention de concentrer ses activités sur les sites de Villarceaux (Essonne) et Lannion (Côtes-d'Armor)

"L'entreprise souffre d'une dispersion de ses forces, d'une dispersion de ses sites, ce qui nous amène aujourd'hui à avoir un nombre de sites trop importants avec une taille insuffisante qui ne nous permet pas d'assurer l'évolution de l'emploi sur chacun de ces sites", a expliqué Michel Combes sur Europe 1.

Lors de son audition par la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale, il a assuré qu'il mettrait tout en oeuvre pour permettre aux salariés de retrouver un emploi "à l'intérieur ou à l'extérieur" d'Alcatel-Lucent.

"C'est une responsabilité de l'entreprise vis-à-vis des employés qui ont pour certain consacré 10, 15, 20 ans à l'entreprise", a dit Michel Combes aux députés. "Les mesures d'accompagnement se devront d'être exemplaires pour permettre à chacun de retrouver un emploi à l'intérieur ou à l'extérieur de l'entreprise."

Les syndicats CFDT, CFE-CGC et CGT avaient appelé les salariés français du groupe à défiler à Paris jusqu'au siège de la société près de la tour Eiffel, où une délégation a été reçue par le patron d'Alcatel-Lucent.

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a jugé le plan "trop brutal" lors du défilé.

"Il faut le revoir en baissant les suppressions d'emploi", a-t-il déclaré lors de la manifestation en demandant qu'Alcatel-Lucent utilise le crédit impôt recherche pour "maintenir des compétences qui sont grandement utiles pour la filière numérique."

Pour François Schmetz, le représentant CFE-CGC d'Alcatel, qui insiste sur le lourd tribut payé par la France lors des précédents plans de restructuration, "le mot d'ordre c'est : on ne veut pas de fermeture de sites, on ne veut pas de licenciement et on ne veut pas d'externalisation de l'activité".

Cyril Altmeyer, avec Gwénaelle Barzic et Pauline Mével, édité par Yves Clarisse

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