Alcan ferme l'usine d'aluminium de Lannemezan
Le groupe canadien a lancé mercredi le processus d'arrêt progressif, prévu entre juin 2006 et début 2008, de son unité de Lannemezan (Hautes-Pyrénées). Annoncée en octobre dernier, cette fermeture entraîne la suppression des 300 emplois du site.
Un comité central d'entreprise se tient ce jour, à Voreppe (Isère), siège européen de l'activité métal primaire, pour une présentation officielle aux partenaires sociaux de la fermeture de cette usine d'électrolyse d'aluminium, l'une des trois du groupe en France.
Pour expliquer la fermeture de l'usine, Alcan avait invoqué l' «âge » de l'usine, « sa technologie, sa taille et son emplacement géographique ». Le groupe a également estimé que les coûts d'exploitation étaient « trop élevés comparativement à d'autres usines établies dans l'ensemble du secteur ». Alcan avait aussi mis en avant le coût de l'électricité, comme pour d'autres sites en Europe (Sierre en Suisse et Singen en Allemagne) qu'il a l'intention de vendre.
Le site de Lannemezan, en activité depuis 1939, produit 50 000 tonnes d'aluminium par an. Le groupe cherche une solution afin de poursuivre l'activité sur le site au-delà de 2008. Un projet de maintien de la fonderie en l'alimentant avec des rebuts d'aluminium est notamment « étudié », a précisé le porte-parole. Ce plan permettrait la conservation d'une quarantaine d'emplois.
En revanche, la proposition d'un consultant américain, GEA Overseas, soutenue par des syndicats, ne semble pas devoir être retenue par Alcan, a dit le porte-parole. Selon ce projet, une centrale thermique électrique autonome de 300 MW fonctionnant au coke de pétrole (un résidus solide de l'exploitation pétrolière) approvisionnerait l'usine et vendrait le surplus sur le marché européen de l'électricité, permettant de faire baisser la facture énergétique.
La fermeture de Lannemezan vient s'ajouter à plusieurs restructurations ces derniers mois de sites français, dont Alcan avait hérité en rachetant Pechiney en 2003.
C.S., avec AFP