Airbus Group devient aussi une banque, comme Siemens, PSA, Renault, VW...
Le conglomérat industriel européen Airbus Group a annoncé le 14 février l'acquisition de la Salzburg München Bank. Avant le groupe d'aérospatiale et de défense, pléthore d'industriels ont franchi le pas de se doter de leur propre banque de financement. Un moyen pour eux de mieux gérer leurs placements et contrôler les risques.
Le projet avait fuité lors d'une assemblée générale d'EADS - aujourd'hui Airbus Group - le 31 mai 2012. Hans Peter Ringe, le directeur financier de l'époque du groupe d'aérospatiale et de défense, avait confié étudier la faisabilité d'une banque interne. L'idée était de permettre au groupe de gérer en direct tout ou partie de ses réserves de trésorerie, estimées alors à 11 milliards d'euros.
Deux ans plus tard, Airbus Group a franchi le pas en annonçant, le 14 février, un accord de rachat de la banque allemande Salzburg München Bank AG, pour "élargir les capacités de financement du groupe", décrit un communiqué.
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un siège social en france mais une banque en allemagne
Après l'accord des autorités compétentes, que le groupe attend "dans les meilleurs délais en 2014", le futur établissement bancaire sera renommé Airbus Group Bank.
Si le conglomérat piloté par Tom Enders se dote de son propre établissement bancaire, c'est avant tout pour faciliter le financement de ses multiples activités, pas toutes aussi lucratives que la branche aéronautique civile portée par Airbus.
Crises économique et bancaire obligent, la frilosité à l'égard des marchés pousse les grands groupes à chercher tous les moyens pour protéger leur butin. Et ce n'est pas un hasard si Airbus Group, qui a désormais son siège social en France, à Toulouse, a choisi l'Allemagne pour implanter sa banque.
Outre-Rhin, les grands industriels font déjà fructifier leurs précieuses réserves de trésorerie au sein d'institutions bancaires en propre, à l'instar des groupes automobiles Volkswagen, Daimler ou BMW. Le mastodonte Siemens aussi a son établissement financier et a acquis en décembre 2010 une licence bancaire qui lui permet de placer ses avoirs directement à la Banque centrale européenne. Au plus fort de la crise bancaire, le groupe avait préféré garder au chaud près de 500 millions d'euros à la BCE.
PSA sauvé (en partie) par sa banque
Comme leurs homologues allemands, les constructeurs automobiles français se sont également dotés de filiales bancaires, comme Renault avec RCI Banque. Pour PSA, la Banque PSA Finance (BPF) a longtemps été le moyen d'assurer le financement des ventes de véhicules auprès des particuliers, mais aussi celui des stocks et des pièces de rechange des réseaux de distribution des deux marques Peugeot et Citroën.
Aujourd'hui, cette banque pourrait sauver la marque au lion en difficulté à l'aune d'un accord de recapitalisation avec son partenaire chinois DongFeng et l'Etat français. Si le rachat de BPF par la banque espagnole Santander avait été un temps évoqué, pouvant rapporter au passage quelque 1,5 milliard d'euros à PSA, de récentes informations laissent plutôt présager une alliance entraînant la création d'un réseau de coentreprises à parité entre les deux institutions. Santander pourrait ainsi à terme se substituer à la garantie publique dont bénéficie BPF depuis fin 2012 (jusqu'à 7 milliards d'euros) et rassurer DongFeng.
Elodie Vallerey
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