Airbus et Boeing prêts à bouder le marché des avions de combat au Canada ?
L'appel d'offres du Canada pour remplacer ses avions de combat favorise-t-il Lockheed Martin ? Airbus et Boeing, estimant le processus faussé, seraient prêts à retirer leur candidature selon des sources.
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\ 04h49
Mis à jour 09 Juil. 2019
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09 juillet 2019
Airbus et Boeing pourraient se retirer de l'appel d'offres visant à fournir de nouveaux avions de combat au Canada. Les deux avionneurs estimeraient que le processus est faussé au bénéfice de la firme américaine Lockheed Martin, ont déclaré lundi 8 juillet à Reuters deux sources informées de la situation.
Des sources au sein de l'industrie ont déclaré ces dernières semaines que Boeing, Airbus et le groupe suédois Saab AB, derniers rivaux de Lockheed Martin pour le contrat, s'étaient déjà plaints de la manière dont l'appel d'offres a été organisé, estimant que les exigences favorisaient la firme américaine.
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Dassault Aviation, fabricant du Rafale, a annoncé en novembre 2018 qu'il retirait sa candidature. Des sources ont à l'époque indiqué à Reuters que le groupe français n'était pas convaincu de pouvoir répondre aux exigences de sécurité requises.
Un contrat à 10 milliards d'euros
Le gouvernement canadien doit dévoiler la semaine prochaine une ultime liste d'exigences pour le contrat, qui concerne la livraison de 88 avions de combat et dont le montant est estimé entre 15 et 19 milliards de dollars canadiens (10,2 et 12,9 milliards d'euros).
Selon les deux sources, s'exprimant sous couvert d'anonymat, Boeing et Airbus ont formellement adressé un courrier à Ottawa pour lui faire part de leurs inquiétudes à l'égard des exigences actuelles.
Pat Finn, plus haut représentant du ministère canadien de la Défense en charge de ce dossier, a confirmé que l'une des quatre compagnies en lice avaient transmis une lettre formelle au gouvernement. Il a indiqué que des commentaires laissant entrevoir un possible retrait de l'appel d'offres avaient été effectués auprès d'Ottawa, sans donner davantage de précisions. "Nous continuons à échanger avec les quatre [firmes]", a-t-il dit lors d'un entretien téléphonique.
Airbus s'est refusé à tout commentaire. Aucune déclaration n'a pu être obtenue dans l'immédiat auprès de Boeing.
Le Canada a assoupli les règles pour Lockheed Martin
Le Canada tente, en vain, depuis près d'une décennie d'acquérir des chasseurs pour remplacer ses vieillissants F-18.
En mai, suite à une plainte des États-Unis, le gouvernement canadien a assoupli les règles de l'appel d'offres afin de permettre à Lockheed Martin d'y prendre part, une décision à propos de laquelle Boeing avait alors exprimé sa stupéfaction.
D'après l'une des sources, les firmes autres que Lockheed Martin ont toutes indiqué y voir un frein à leurs candidatures.
Ottawa assure que l'appel d'offres n'est pas faussé. Pat Finn a déclaré que le ministère canadien de la Défense avait aussi modifié certaines exigences à la demande de Boeing, Airbus et Saab.
Avec Reuters (David Ljunggren; Jean Terzian pour le service français)