Airbus, Boeing, Zunum, Wright Electric... Ils volent tous pour l'avion électrique
C'est le rêve de l'Avianor, l'organisme public norvégien chargé de la gestion des aéroports : que les vols régionaux qui traversent chaque jour le pays soient réalisés par des avions électriques. Mais avant de parvenir à faire décoller et voler un avion de transport de passagers électrique, de nombreux défis doivent encore être relevés. Petit tour d'horizon des projets en cours.
La Norvège rêve d'un futur où les vols régionaux se feront uniquement avec des avions électriques. L'Avianor, l'organisme public chargé de la gestion des aéroports norvégiens, a annoncé mi-janvier que dès 2040 tous les vols interieurs court-courriers se feront avec des avions 100% électriques. Est-ce seulement un rêve ou le pays nordique pourra-t-il atteindre son but ? Airbus a déjà dévoilé sa feuille de route pour le développement d'un avion électrique. Et l'avionneur européen n'est pas le seul en course, Boeing et quelques start-up se sont aussi lancés dans la compétition.
Airbus a annoncé en novembre dernier son partenariat avec Siemens et Rolls-Royce afin de développer l'E-Fan X, un démonstrateur d'avion à propulsion hybride dont le premier vol est prévu en 2020. Les premiers essais se feront sur un BAe146 dont l'un des quatre réacteurs aura été remplacé par un moteur électrique de deux mégawatts. Une deuxième turbine sera ensuite remplacée par un moteur électrique une fois que la maturité du système aura été démontrée.
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L'étape suivante pour Airbus sera de développer un avion monocouloir électrique ou hybride proche de l'A320. Mais aucune date n'est encore donnée pour ce projet… Et un avion de cette taille a besoin d'une puissance d'au moins 40 MW pour le décollage et 20 MW pour le vol, affirme le cabinet d'expertise Roland Berger dans son étude "Aircraft electrical propulsion – The nex chapter of Aviation ? ". Avec les 2MW de l'E-Fan X, Airbus est encore loin d'atteindre cet objectif.
Des start-up dans la course
Se lancent aussi sur ce segment des start-up. En meilleure position Wright Electric et Zunum Aero. La première, soutenue par EasyJet, souhaite que l'intégralité des vols courts soient effectués par des avions électriques dans 20 ans. Née en 2016, la jeune société est composée d’une petite équipe d’ingénieurs aéronautiques, d’experts de la propulsion et de chimistes spécialisés dans les batteries. Elle souhaite créer un avion de ligne tout électrique pouvant embarquer 120 passagers d'ici dix ans.
En parallèle, Boeing a aussi dévoilé une feuille de route pour le lancement d'un avion à propulsion électrique d'ici 2030, précise le cabinet Roland-Berger. Et l'avionneur américain soutien Zunum Aero, start-up aussi financée par JetBlue Airways. Fondée en 2013, Zunum Aero souhaite commercialiser un petit avion de ligne électrique pouvant accueillir une cinquantaine de passagers dès 2022. L'entreprise veut d'abord développer des avions hybrides et diminuer leur réserve de carburant au fur et à mesure de l'évolution des batteries jusqu'à une la complète autonomie électrique.
Utopie ou réalité ?
Toutefois, d'importantes barrières technologiques doivent encore être franchies : faible densité des batteries électriques, gestion de poussée électrique, problèmes d'échauffement liés aux courants de fortes puissances, effets de l'altitude et de la dynamique sur les systèmes électromagnétiques, sont les premiers défis technologiques devant être relevés par les acteurs.
Un autre problème, soulevé par le cabinet Roland-Berger, est l'évolution actuelle du marché. Récemment, les compagnies aériennes se sont tournées vers des avions de 70-90 places au lieu des 40-50 places auparavant utilisés. Or, les avions électriques ou hybrides en projets sont plutôt de petite taille, en tout cas au départ. Il faudra donc convaincre les acteurs que repasser sur des modèles plus petits est tout aussi rentable. Autre défi : Trouver un moyen de recharger rapidement les batteries ou de les changer facilement, puisque ces avions effectuent plusieurs trajets dans une même journée.
Si d'autres industries ont déjà pris le train de l'électrique, l'industrie automobile en tête, la transformation énergétique de l'aéronautique est plus complexe et prendra plus de temps. Mais la question n'est pas de savoir si cette transformation va avoir lieu, mais quand.
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