Air France étudie un plan de départs volontaires malgré les aides de l'État
Air France a obtenu le 24 avril une aide de 7 milliards d'euros de la part de l'État français pour affronter la crise du Covid-19. Malgré ce soutien, le directeur général du groupe envisage toujours un plan de départs volontaires pour restructurer la compagnie aérienne.
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Mis à jour
27 avril 2020
Air France envisage un plan de départs volontaires dans le cadre de sa restructuration, a déclaré le directeur général du groupe Ben Smith dans un entretien publié samedi 25 avril par Les Échos. La compagnie aérienne franco-néerlandaise est frappée comme l'ensemble du secteur par la crise liée à la pandémie de coronavirus Covid-19.
"Nous ferons en sorte que l'impact social soit aussi réduit que possible face à la transformation d'Air France et à la baisse durable de l'activité", explique le patron d'Air France. "Certains personnels d'Air France sont probablement prêts à partir volontairement, si on leur donne la possibilité. La première étape consisterait donc à proposer des plans de départs volontaires", ajoute-t-il en précisant que les discussions se feraient en étroite concertation avec les partenaires sociaux.
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L'État français accorde une aide de 7 milliards d'euros
Air France-KLM a annoncé vendredi 24 avril avoir obtenu une aide de 7 milliards d'euros de la part de la France. "Le gouvernement n'a pas fait de demande spécifique, mais il a clairement souligné que cet effort financier est fait avant tout pour soutenir les salariés d'Air France, explique Ben Smith aux Échos. Nous sommes une entreprise responsable et nos collaborateurs sont notre principal actif. La dernière chose que nous voulons, c'est perdre cet atout."
Ce soutien, qualifié d'"historique" par le ministre français de l'Économie Bruno Le Maire, se décompose en un prêt de 4 milliards octroyé par un syndicat de six banques, garanti par l'État français à hauteur de 90 %, et par un prêt direct de 3 milliards de l'État français. Interrogé sur TF1, Bruno Le Maire a dit qu'une nationalisation d'Air France ou une montée au capital du groupe dans son ensemble n'étaient "pas à l'ordre du jour".
Le gouvernement néerlandais prévoit pour sa part de fournir une aide d'urgence de 2 à 4 milliards d'euros. Les détails de cette aide sont toujours en cours de discussions mais elle devrait comprendre des prêts bancaires garantis. Selon le ministre néerlandais des Finances, Wopke Hoekstra, il pourrait y avoir une "conversation" à l'avenir entre les actionnaires d'Air France-KLM, dont les États français et néerlandais, au sujet d'une augmentation de capital.
Une aide sous conditions
Bruno Le Maire a souligné que l'aide apportée à Air France n'était "pas un chèque en blanc" et qu'elle était assortie de conditions. En premier lieu, "il faut qu'Air France fasse un effort pour être plus rentable", a-t-il dit. Air France veut donc finaliser dans les prochains mois un plan de transformation qui impliquera entre autres une revue de ses activités. Une fois ce plan finalisé, le conseil d’administration d'Air France-KLM envisagera de procéder à une opération de renforcement de ses fonds propres, pour laquelle l'État français va réfléchir aux conditions de sa participation, a dit le groupe.
Ensuite, "Air France doit devenir la compagnie aérienne la plus respectueuse de l'environnement de la planète", a poursuivi Bruno Le Maire. "Il faut qu'Air France nous présente un plan de réductions des émissions de CO2, de transformation de sa flotte pour être moins polluante, émettre moins de bruit et être plus respectueuse de l'environnement", a-t-il énuméré.
Air France-KLM a pour sa part indiqué que son plan de transformation devrait "s’inscrire dans une feuille de route environnementale ambitieuse afin d’accélérer la transition durable du groupe". L'entreprise souhaite poursuivre le renouvellement de sa flotte et utiliser les biocarburants pour diminuer ses émissions polluantes.
Air France envisage une sortie prématurée de l'A380
Ben Smith a ajouté qu'il n'attendait pas à un retour à la normale avant au moins deux ans pour la compagnie, en fonction "de la réouverture des frontières, mais aussi du temps qu'il faudra à nos clients pour revenir dans les avions". Le 21 avril, l'Association internationale du transport aérien (Iata) prévenait également que la reprise du trafic aérien serait sans doute lente.
Concernant la flotte de très gros porteurs d'Airbus A380, Ben Smith a déclaré étudier la possibilité de les sortir de la flotte du groupe avant la date initialement prévue de 2022. "Concernant les A380, nous avions déjà pris la décision d'avancer leur sortie à 2022. Compte tenu de la situation, cela a-t-il du sens de les remettre en service d'ici là ? Nous prendrons la décision prochainement", a-t-il dit.
Avec Reuters (Jean-Michel Bélot)
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