"Agromousquetaires lance un plan stratégique pour gagner en efficacité d’ici à 2020", détaille Christophe Bonno
Agromousquetaires lance un plan stratégique pour gagner 100 millions d’euros de performance d’ici à 2020, provenant à la fois d’économies et de nouveaux revenus. Un poste de directeur industriel en la personne de Fréderic Oriol (ex-Delpeyrat) pour piloter ce plan. Christophe Bonno, le directeur général du groupe détaille les ambitions du groupe de 64 usines, filiale du groupe de distribution Les Mousquetaires (enseigne Intermarché).
L'Usine nouvelle - Vous venez d’inaugurer un nouveau site de production de boulangerie industrielle ultra moderne. En quoi se distingue-t-il ?
Christophe Bonno - Nous sommes dans un contexte économique difficile avec un tassement du poids des produits à marques de distributeurs (MDD) en magasins et une diminution de l’écart de prix entre les MDD et les marques nationales. Dans ce contexte, nous cherchons à différencier et à monter en gamme, notamment à travers des rayons traditionnels, comme la boulangerie, la pâtisserie ou la boucherie.
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Dans la boulangerie, nous venons d’investir près de 70 millions d’euros en trois ans sur nos quatre sites, dont 45 millions pour la reconstruction de l’usine du Moulin de la Chaume, à La-Voulte-sur-Rhône (Ardèche). Nous avons fait un saut technologique en alliant les méthodes de boulangerie traditionnelle aux nouvelles technologies. Nous disposons d’un outil très flexible, avec des lignes plus longues et des zones tampons pour faire reposer la pâte et obtenir une meilleure qualité.
Vous accordez beaucoup d’importance à la fabrication de produits dits "traditionnels". En quoi est-ce important pour vous ?
Nous investissons beaucoup sur les secteurs traditionnels. Cela représente pour Agromousquetaires, la moitié de notre chiffre d’affaires. C’est là que nous pouvons véritablement apporter de la différenciation et conquérir de nouveaux consommateurs, en offrant par exemple davantage de races à viande en boucherie. 70 % de notre offre est composée de races à viande, contre 40 % chez nos concurrents.
Sur l’ancien abattoir Gad de Josselin (Morbihan), que nous avons repris, nous investissons actuellement 20 millions d’euros, dans l’atelier de découpe de carcasses, pour améliorer l’ergonomie des postes et permettre une découpe de pièces plus séquentielles pour davantage de fluidité. En 2017, ce sera notre abattoir historique Gatines, à La-Guerche-Bretagne (Ile-et-Vilaine) de recevoir près de 20 millions d’euros cette fois pour moderniser la partie abattage. Nous sommes aujourd’hui dans une logique de renforcement de nos filières d’excellence plutôt que de croissance externe.
Vous lancez un plan stratégique à horizon 2020 pour l’ensemble des usines du groupe. En quoi consiste-t-il ?
Notre plan de transformation, baptisée A2P 2020 (ndlr : Agro Performances Plus 2020) a pour but de mettre en place une organisation matricielle entre nos 64 usines. Nous étions un réseau de PME indépendantes. Nous voulons étoffer les synergies, notamment dans les achats de matières premières, les emballages, l’énergie et la logistique. Nous allons déployer un logiciel ERP fourni par SAP à partir de 2017, commun à toutes les usines.
Nous souhaitons gagner 100 millions d’euros de performance d’ici à 2020, à la fois issus d’économies mais aussi générés par de nouveaux revenus par exemple. Nous avons créé pour cela un poste de directeur industriel depuis le mois de mai (Frédéric Oriol, ancien directeur général de Delpeyrat). C’est lui qui mettra en place ce plan de transformation avec ses équipes. Il est important que nous gardions un outil industriel compétitif, à la fois pour servir les adhérents du groupement des Mousquetaires et pour des clients externes que nous avons, qui représentent près de 10 % de nos 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2015.
Propos recueillis par Adrien Cahuzac
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