Aéronautique : Dassault aviation et le CNRS lancent un laboratoire commun pour la mise au point de matériaux nanostructurés
Le CNRS et Dassault aviation ont lancé le 5 juillet un laboratoire commun. Son objectif : mettre au point de nouveaux matériaux fonctionnels pour répondre à certains défis de l’aviation civile et militaire.
C’est peut-être à l’échelle des atomes que se joueront les performances des avions de demain. Le spécialiste de l’aviation civil et militaire Dassault et le CNRS ont lancé le 5 juillet leur laboratoire commun de recherche (LCR) « Matériaux fonctionnels innovants pour l’aéronautique » (MOLIERE).
Il vise à mettre au point de nouveaux matériaux, structurés à l’échelle nanomètrique, pour répondre à trois défis proposés par l’avionneur : la maîtrise de l’acoustique, l’absorption électromagnétique, et les solutions anti-givre.
L’association de deux laboratoires du CNRS
Le LCR MOLIERE s’appuie sur les moyens de simulation, de fabrication et de caractérisation de deux laboratoires : l’Institut de physique et de chimie des matériaux (IPCMS – CNRS/Université de Strasbourg) et l’Institut Jean Lamour (IJL – CNRS/Université de Lorraine), réputés pour leur travaux sur les nanomatériaux et métamatériaux.
« Les deux laboratoires ont des approches complémentaires », explique Christophe Lefèvre, chercheur à l’IPCMS et directeur de la nouvelle unité de recherche, « l’IPCMS possèdent de outils de modélisation importants et des compétences dans le domaine de l’électromagnétisme. L’Institut Jean Lamour a une spécialisation dans les matériaux acoustiques et les métamatériaux. »
Sur le volet de l’acoustique l’objectif sera de concevoir des métamatériaux ultralégers pour l’absorption acoustique et vibratoire en très basses fréquences. Le développement d’une plateforme de design numérique est prévu.
Les travaux sur les ondes électromagnétiques viseront quant à eux l’amélioration des absorbants microondes grâce à des structures nouvelles et de nouveau matériaux comme des oxydes magnétiques. Ils pourront être utilisés pour améliorer la furtivité des appareils de combat, par exemple. Enfin la mise au point de matériaux anti-givre pour des applications critiques passera par une modélisation de leur caractère hydrophile ou hydrophobe.
S’affranchir de la composition du matériau
Pour répondre à ces trois axes de recherches fixés par l’avionneur, les chercheurs travaillerons sur tous les types de matériaux afin d’aboutir à la structure la plus adéquate. « L’idée est de s’affranchir de la composition du matériau, pour atteindre certaines fonctionnalités. On va jouer sur la nature chimique du matériau, ou sur sa nature composite, en y ajoutant des charges submicrométriques. Nous nous pencherons sur les propriétés d’interfaces de ces éléments », précise Badreddine Assouar, directeur adjoint du LCR MOLIERE.
L’impression 3D sera la technique de mise en œuvre privilégiée pour mettre au point ces matériaux.
Une quinzaine de chercheurs répartis sur les deux sites travailleront, en collaboration avec les ingénieurs de Dassault aviation.
SUR LE MÊME SUJET
- Composites : "Les thermoplastiques vont révolutionner la production aéronautique", estime Pascal Laguerre, de Daher
- Chez Safran, l’impression 3D fait ses preuves pour les pièces structurelles de grandes dimensions
- "L’aéronautique est le premier de cordée dans la fabrication additive", pointe le directeur France d'EOS
Aéronautique : Dassault aviation et le CNRS lancent un laboratoire commun pour la mise au point de matériaux nanostructurés
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir