A Wall Street, la Fed et la distribution vont donner le ton
par Caroline Valetkevitch
NEW YORK (Reuters) - Le compte-rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale viendra nourrir le débat sur l'évolution possible de la politique monétaire cette semaine à Wall Street, où l'on surveillera aussi les résultats de la grande distribution et les statistiques des ventes au détail.
Le marché ne s'attend pas à un grand cru en matière d'achats de fin d'année aux Etats-Unis mais les résultats que présenteront, entre autres, Home Depot et Best Buy, deux des meilleures performances de l'indice Standard & Poor's 500 cette année, pourraient préciser la tendance.
La question clé pour Wall Street reste cependant celle du moment où la Fed jugera opportun de commencer à réduire ses achats d'obligations. Une mauvaise surprise en la matière pourrait remettre en cause la tendance actuelle à la hausse, qui a permis au S&P 500 et au Dow Jones d'inscrire de nouveaux records ces derniers jours.
Le S&P 500 affiche une progression de 26% depuis le 1er janvier et vient d'enchaîner six semaines consécutive de hausse.
La vice-présidente de la Fed, Janet Yellen, a laissé entendre jeudi au Sénat qu'une modification de la politique monétaire ultra-accommodante actuelle n'était pas imminente, ce qui a soulagé le marché actions. Jusqu'alors, les bons chiffres de l'emploi en octobre plaidaient plutôt en faveur d'une diminution des achats d'obligations dès le mois prochain.
Sur ce chapitre, beaucoup espèrent trouver de nouveaux indices dans le compte-rendu du comité de politique monétaire de la fin octobre, que la Fed publiera mercredi.
"J'étudierai ce compte-rendu pour voir s'ils ont envisagé de réduire le seuil à partir duquel ils relèveraient les taux, ce que je considérerais comme un indice montrant qu'ils envisagent de relancer le processus de diminution progressive ('tapering')" des achats d'obligations, explique Barry Knapp, directeur de la recherche actions de Barclays Capital à New York.
LE DOW TOUT PRÈS DES 16.000 POINTS
Il précise ne pas s'attendre à voir les achats d'obligations de la Fed diminuer avant le début de l'an prochain mais, ajoute-t-il, "nous nous rapprochons du démarrage inévitable de ce processus".
Autre rendez-vous important sur l'agenda des investisseurs: les chiffres des ventes au détail d'octobre, également mercredi, qui apporteront des indications sur la réaction des consommateurs au "shutdown", la fermeture des administrations fédérales pendant 16 jours le mois dernier, qui pourrait encore peser sur les achats de fin d'année.
De ce point de vue, les bons résultats publiés mercredi dernier par le groupe de grands magasins Macy's ont été "énormes", estime Eric Kuby, responsable de la stratégie d'investissement de North Star Investment Management. "Ce qui inquiète les gens, ce sont les fêtes de fin d'année. Et maintenant, les gens disent: 'eh bien, peut-être que les fêtes de fin d'année se passeront bien'."
Outre Home Depot et Best Buy, les distributeurs J.C. Penney, et Lowe's doivent eux aussi présenter leurs comptes cette semaine.
A l'exception de J.C. Penney, toujours déficitaire, le secteur de la consommation non contrainte affiche l'une des meilleures performances du S&P cette année et l'une des valorisations les plus élevées, à environ 18 fois le bénéfice attendu contre 15 pour l'ensemble de l'indice selon les données Thomson Reuters StarMine.
Une poursuite de la hausse au cours des prochains jours pourrait permettre aux trois grands indices new-yorkais de franchir des caps symboliques. En effet, le Dow Jones n'est qu'à quelques points du seuil des 16.000 points, le S&P 500 proche de 1.800 et le Nasdaq Composite tout près de 4.000.
L'agenda des indicateurs américains
Marc Angrand pour le service français