[A visiter cet été] Bohin, le dernier manufacturier de l’aiguille française
Tout l'été, nous vous invitons à faire du tourisme industriel. Aujourd'hui, direction l'Orne. La manufacture de Bohin abrite le dernier savoir-faire français de fabrication des aiguilles. Pour protéger ce patrimoine industriel, les gérants de l'entreprise ont décidé de rendre le site ouvert au public. Découverte de ce lieu emblématique.
Les rouages des machines battent leur plein. Quelques cliquetis pourraient donner l’indice : c’est dans la manufacture de Bohin que perdure l’héritage du savoir-faire des aiguilles. Bohin est en activité dans son usine d’origine depuis 1833, dans le département de l’Orne, à Saint-Sulpice-sur-Risle.
Elle est la seule entreprise de l’Hexagone à produire encore aiguilles, épingles à tête de verre et épingles de sûreté. Les 38 salariés de l’entreprise continuent de travailler sur certaines machines vieilles de plus de 200 ans.
(Ancienne photo de la manufacture, qui se trouve encore aujourd'hui dans les mêmes locaux.)
"Un reportage sur TF1 en 2000 a poussé de nombreuse personnes à se rendre à la manufacture. A force, nous avons dû structurer les visites", raconte à L’Usine Nouvelle Audrey Regnier, directrice générale de Bohin France et responsable du parcours d'exposition.
Une signalisation au sein de l'usine et un musée ont été installés en mars 2014 afin de gérer les visiteurs. Depuis, ce sont entre 15 et 20 000 personnes qui pénètrent le site historique chaque année.
(Musée de la manufacture. Cette partie porte sur l'histoire de la vallée de la Risle. Crédit photo : Manufacture de Bohin)
"Comme si vous étiez un salarié"
Un partenariat public-privé a permis de développer les activités qui nécessitaient un investissement de quatre millions d’euros. Quelques 2500 mètres carrés ont été achetés par la Communauté des communes pour concevoir une visite par étape. "Dans la manufacture, ils peuvent accéder librement aux ateliers de production et sont juste séparés des ouvriers par des garde-corps", détaille Audrey Regnier. "C’est comme si vous étiez un salarié", ajoute-elle. Puis, plusieurs espaces scénographiés retracent l’histoire de Bohin mais aussi celle de l’aiguille et sa production. Une salle temporaire a été ouverte en 2016 pour accueillir des expositions en lien avec l'industrie textile.
Seulement deux salariés gèrent le flux de personnes. Grâce à la boutique et l’entrée payante (10 euros en moyenne), Bohin récolte 200 000 euros par an, sur un chiffre d’affaire de quatre millions. Les revenus des ventes permettent à l'entreprise d’être légèrement bénéficiaire depuis son ouverture au public. Elle exporte 25 % de son chiffre d'affaires dans 35 pays. "Notre volonté première est de préserver la mémoire industrielle de ce lieu : ce sont les dernières personnes en France à savoir réaliser ces aiguilles", insiste la directrice générale.
Découvrez un nouveau lieu emblématique du tourisme industriel français, vendredi 2 août à 15H
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