A Toulouse, Thales dévoile son cockpit du futur
A l'occasion de l'une de ses journées de l'innovation, organisée le 26 novembre à Toulouse, Thales a présenté son nouveau système de gestion de vol, le PureFlyt, actuellement en phase finale de développement. Sortie attendue pour 2024.
Le groupe Thales, l'un des acteurs majeurs sur le marché des solutions avioniques, a dévoilé le 26 novembre, à l'occasion de son InnovDay de Toulouse, un cockpit équipé d'un tout nouveau système FMS (Flight Management System). Baptisé PureFlyt, ce dispositif de gestion de vol a mobilisé pendant plusieurs années pas moins de 400 ingénieurs et experts.
« Le FMS c'est un peu le « cerveau » de l'avion, toute l'électronique qui permet la préparation du vol, qui calcule et transmet les informations de vol à l'équipage, fixant les paramètres de vol et qui assure le guidage de l'aéronef au fur et à mesure de l'avancement du plan de vol, calculant notamment les procédures d'approche et d'atterrissage », rappelle Jean-Paul Ebanga, Vice-President de Thales, en charge du Flight Avionics. Avec PureFlyt, Thales promet un saut technologique.
Une connexion vers les données d'internet
Ce véritable cockpit du futur va pouvoir se connecter à des données générées par des sources autres que l'aéronef, telles que des informations météorologiques, par exemple. Des données accessibles sur internet via une tablette vont pouvoir être synchronisées avec le système de gestion de vol de l'avion pour y apporter des informations supplémentaires et inédites. « Grâce à cette connexion, la trajectoire de l'appareil va pouvoir être en permanence adaptée et optimisée », souligne Jean-Paul Ebanga.
Il s'agit d'un atout majeur : avec les FMS actuels, les pilotes s’appuient sur des cartes générées par le radar de bord de l’appareil. PureFlyt, en offrant un accès à davantage d’informations, va permettre d'anticiper les éventuels événements de vol et d'offrir une plus grande réactivité. Plus besoin d'arriver en approche d'une zone de turbulences météorologiques pour décider un évitement. « Un développement orageux pourra être signalé beaucoup plus en amont sur le système, bien avant qu'il n'apparaisse sur le radar de vol, permettant au calculateur de proposer une nouvelle trajectoire », explique Nicolas de Lédinghen, directeur Gestion et Optimisation du vol.
Des gains de performance énergétique attendus
Pureflyt a aussi été conçu pour assurer une gestion plus efficace des aéronefs dans des espaces aériens toujours plus encombrés, notamment en phase de décollage et atterrissage. Le système est capable de calculer en temps réel de nouvelles trajectoires et de réagir rapidement à toutes sortes de changements de programmes. « Le temps de réponse est de 5 à 10 fois plus rapide qu'avec les FMS classiques », assure Jean-Paul Ebanga. A la clé, des gains de performance énergétique « de l'ordre de 4% », selon Nicolas de Lédinghen.
Outre la connectivité, PureFlyt intègre tous les progrès apportés par les technologies digitales en matière de big data, d'intelligence artificielle, de machine learning et de cybersécurité. Le système, actuellement en phase finale de développement, fait l'objet de campagnes de simulations très complexes (plus de 2 milliards de cas de tests simulés), correspondant à environ 100 millions d'heures de vol. Plus d'une centaine de pilotes ont été associés aux travaux de R&D conduits par les équipes de développement sur le simulateur développé spécifiquement à Toulouse pour la conduite du projet. Le nouveau FMS de Thales devrait être disponible à partir de 2024.
Environ 6 000 avions dans le monde sont équipés de systèmes de gestion de vol développés chez Thales. A son actif, les FMS pour les A320, A330 et A 340 et les ATR, mais aussi pour les ATL2 de Dassault et les A400M, ou encore les hélicoptères UH 60V et S-76.